A certains moments, j’ai l’impression de regarder Ray Donovan quand je regarde Chance sauf que Ray n’est pas là et qu’il a été remplacé par un médecin, le Dr Chance. Pour autant, les deux ne font pas la même chose et de la même façon. Surtout que cette saison 2 décide de plonger dans notre héros dans un univers beaucoup plus sombre que celui de la première saison. Alors que Hulu a décidé d’annuler la série après deux saisons (sûrement en raison des coûts de la série et de ce qu’elle rapporte au service de streaming), je dois avouer que j’ai été un peu plus intrigué par ces nouvelles aventures que celles de l’an dernier. Ce que j’apprécie avec le style de Chance c’est qu’elle est capable de faire les choses tranquillement, sans se prendre la tête. Le style noir et son mystère annuel, permet à Hugh Laurie de rallumer régulièrement une flamme qui peut aussi s’éteindre. Car si Chance est à la base une série avec un précepte médical, ce n’est pas spécialement une série médicale à proprement parler non plus. La série transforme alors régulièrement notre héros, le Dr. Chance en une sorte de vigilante même si ce n’est pas une série de super-héros à proprement parler. Disons que le ton est assez proche de ce que Netflix peut faire avec ses séries Marvel. Le seul truc un peu irritant par moment ce sont les décisions étranges que le héros, Chance, peut prendre.
Ses erreurs ne sont pas forcément ce qui se fait de mieux dans Chance. Cette saison est donc complètement différente de la précédente, ce qui peut au premier abord être un peu étrange. Disons que l’on apprend à connaître les personnages et l’univers de Chance d’une façon, et la série décide de complètement changer dans la saison suivante. L’histoire est cependant plus sombre et plus passionnante ce qui m’a beaucoup aidé à plonger dans cet univers. Le duo principal permet aussi d’ajouter un peu plus de relationnel entre les personnages, ce qui est une bonne idée pour nous attacher à ce que Chance est en train de nous raconter. Alors que ce n’était pas gagné au premier abord bien entendu. Les problèmes familiaux sont quant à eux un peu plus problématique à résoudre. Les amitiés se resserrent alors que les personnages doivent en quelque sorte choisir un camp, ce qui dans un sens est une très bonne idée car complexifier les relations et leurs aboutissants est un truc qui fonctionne dans ce genre de série. Hugh Laurie de son côté agit par moment un peu trop comme son personnage précédent, Gregory House, pouvait agir ce qui rend le truc étrange à voir.
Car Chance n’est pas House. Sauf que Hugh Laurie agit un peu comme ce dernier, sûrement car il a passé plus de huit ans dans ce rôle. Peut-être aussi car c’est une façon pour l’acteur d’être apprécié vu qu’il a été apprécié dans ce rôle là pendant tant d’années. Le season finale, bien que satisfaisant aurait peut-être mérité d’avoir une suite même si cette dernière n’est pas nécessaire. Quand Hulu avait commandé Chance, elle avait directement demandé deux saisons. Ce qu’elle a produit et diffusé. Désormais, il n’y aura plus de chance pour Chance, mais peu importe j’ai passé un agréable moment cette saison alors que je dois avouer que j’avais trouvé la première saison par moment un peu trop décevante à mon goût. Car je m’attendais à un truc complètement différent mais la seconde saison démontre qu’elle avait des choses en réserve et que celles-ci sont pour le moins réellement palpitantes. Ce que je regrette avec Chance c’est qu’elle n’arrive pas toujours à aller au delà des clichés du genre et se retrouve alors à utiliser certaines astuces narratives que l’on a déjà vu fonctionner de bien meilleure façon dans d’autres séries alors qu’il y avait un potentiel pour creuser autrement les personnages. La saison 2 a le mérite de proposer des surprises ici et là qui permettent de constamment relancer notre intérêt pour le récit.
Après être tombé du côté obscur de la force dans la saison précédente pour un patient, la saison va alors aller un peu plus loin cette année ce qui est une très bonne chose pour le téléspectateur. Par ailleurs, je dirais que le personnage le plus fascinant dans Chance ce n’est pas le héros mais son ami, D (incarné par un Ethan Suplee à la fois brillant et surtout effrayant). Hugh Laurie a cependant cette capacité à rendre son personnage d’Eldon Chance assez imprévisible, sympathique sans pour autant être aussi drôle et fun que le Dr House qu’il a incarné précédemment. Il y a donc des différences entre les deux séries, ce qui reste une bonne chose là aussi et permet à Chance d’aller de l’avant pour ne pas trop stagner. Chance est cerné dans cette saison à la fois par les forces vilaines et les forces de l’ordre, ce qui rend forcément le spectacle plus palpitant et m’a rendu curieux jusqu’à la fin de la saison de découvrir tout ce que Chance pouvait encore conter.
Note : 6/10. En bref, une saison plus sombre et efficace que la précédente.