Episodes (Saison 5, 7 épisodes) : enterrement de vie hollywoodienne

Le moins que l’on puisse dire c’est que Episodes est certainement ce que Matt LeBlanc a fait de mieux dans sa carrière. Pas en termes de succès mais plutôt dans sa façon de jouer qui a changé depuis Friends. Il a trouvé un projet intéressant et intelligent alors qu’il jouait dans Episodes une version plus ou moins satirique de lui-même. Cette dernière saison avait un enjeu, conclure l’histoire de la série de façon intelligente. La série décide ici de plonger un peu plus dans l’émotion de ses personnages principaux ou bien ce qu’il reste d’eux. La saison 5 est savoureuse et sans être passé à côté, les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang m’aident à faire quelques rattrapages de séries que j’avais laissé sur le carreau. Episodes commençait comme une aventure où deux scénaristes britanniques sont alors débarqués aux Etats-Unis afin de réaliser l’adaptation américaine de leur série. C’est là qu’ils vont rencontrer Matt LeBlanc et que Episodes va nous plonger dans l’industrie hollywoodienne des networks qui veulent faire des remakes de séries britanniques, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que finalement leur aventure n’était qu’un échec cuisant. Avec cette saison 5, on a déjà passé pas mal de temps avec ces personnages. Après cinq années, une très mauvaise sitcom et des coups bas en tout genre, Sean et Beverly ont permis de mettre en exergue les problèmes d’une industrie.

Cependant, ils sont toujours là alors qu’à la fin de la première saison de Episodes on aurait pu croire que leur carrière était terminée. La série tente de créer encore une fois son parallèle entre une vie normale de couple avec ses hauts et ses bas, tout en créant des intrigues sur l’industrie des séries et des networks. Mais encore une fois, celui qui ressort le plus dans Episodes (et ce depuis très peu de temps car au départ c’était à mon sens l’un des personnages les plus détestables) c’est Matt LeBlanc. Ce dernier est plus humain, différent du « jerk » des débuts. Car Episodes c’était aussi l’histoire du retour d’une star has-been sur le devant de la scène qui avait connu par le passé un véritable succès. C’est le cas de Matt LeBlanc et il a su avoir suffisamment d’auto-dérision pour se moquer de lui-même dans une version légèrement satirique de lui-même. La saison 5 est complètement différente et c’est pour cela que cela fonctionne bien. La série décide de plonger un peu plus dans l’émotionnel avec Matt, ce qui permet de percer le personnage autrement. Il est au fond du trou en termes d’émotions et je trouve que Episodes est finalement bien différente de ce que l’on aurait pu imaginer au départ. Car elle sait désormais ce que ses personnages peuvent incarner.

Et ce qu’ils peuvent produire à l’écran. Les personnages créés par Jeffrey Klarik et David Crane restent des antithèses de ce que l’on peut retrouver dans la sitcom traditionnelle et des personnages plus ou moins classiques qui y sont souvent dépeint. De plus, Matt n’est pas là pour représenter l’américain type que l’on pourrait croiser au supermarché. Episodes représente ce que Hollywood peut donc faire à un acteur, un scénariste, à une personne (et sa personnalité par la même occasion) quand on est dans un engrenage au beau milieu d’un système. Dans ces derniers épisodes, Matt est notamment impliqué dans des situations dans lesquelles Joey aurait très bien pu se retrouver (mais l’ancienne sitcom de NBC était tellement mauvaise qu’elle n’a jamais été ce qu’elle aurait dû être, et c’est à dire, plus proche de ce que Episodes tente d’incarner). Plutôt que d’être une série en tant que tel, Episodes explore alors des thématiques de façon intelligente et différente de ce que l’on aurait probablement pu espérer au départ. C’est une série dans une série avec des références meta toujours aussi sympathiques, même dans cette dernière saison. Sans compter qu’un acteur jouant son propre rôle a toujours un petit truc en plus à offrir.

Dans une saison 5 qui a donc complètement cerné ce que Episodes peut incarner, je dois avouer que j’ai passé un agréable moment auquel je ne m’attendais pas nécessairement. Il y a pas mal de perspectives qui permettent aussi de faire évoluer les personnages et de les emmener vers une conclusion logique qui permet de clore une histoire sans peine mais surtout avec passion.

Note : 7.5/10. En bref, belle fin à une série qui était laborieuse mais a su se relever au fil des années.