Odd Mom Out (Saison 3, 10 épisodes) : finances au bord de la crise de nerf

La parodie des Real Housewives version Bravo se poursuivait cet été avec une troisième saison différente. Cette fois-ci, c’est crise financière dans l’Upper East Side alors qu’un schéma de Ponzi touche nos « Momzillas » les forçant à trouver une façon de faire face à cette crise. Si par moment cette saison n’est pas aussi bonne que les deux précédentes, elle a au moins le mérite de proposer une intrigue complètement différente et de s’attaquer à des sujets qui touchent aussi la classe aisée de Manhattan. Ce n’est plus nécessairement la parodie que Odd Mom Out était au départ, car de toute façon elle n’a jamais forcé les traits pour autant, mais la série continue de trouver un terrain d’entente sur l’hypocrisie qui voile ce milieu de façon intelligente. Il y a toujours quelques solides épisodes qui permettent de rire, et d’autres qui développent les personnages et leurs histoires personnelles de façon intelligente. Car la série sait aussi très bien rester actuelle, notamment dans sa façon de moquer la société américaine actuelle en prenant en grippe Ivana Trump à sa façon. De plus, Odd Mom Out reste une image du féminisme dans une société où les héroïnes new-yorkaises disparaissent petit à petit : Carrie Bradshaw, Hannah Horvath, etc.

En s’occupant de thématiques modernes, la série parvient constamment à se renouveler et à proposer de nouvelles façons de parler de féminisme. Le prisme pris cet année est de passer par la belle soeur de Jill, Brooke Von Weber (incarnée à la perfection par Abby Elliot). Tout cela permet de développer des intrigues complètement différentes et de proposer une vision de la société féminine américaine actuelle. Notamment en prenant comme sujet une sorte de satire d’Ivana Trump. Ce n’est pas la seule intrigue de la saison, car cette histoire est liée à une sorte de schéma de Ponzi façon Bernie Madoff qui ruine les grosses fortunes et touche nos femmes préférées. Il y a de belles critiques qui sont faites tout au long des dix épisodes de cette saison, même si par moment on sent que la série veut à tout pris se renouveler mais n’y arrive pas à chaque fois. En tout cas, chacune de ces femmes continue d’être fidèle à elle-même et ses principes grâce à des répliques bien trouvées. Les Real Housewives ne sont pas toujours fun à suivre dans leurs aventures alors que Odd Mom Out sait très bien comment tirer le meilleur de chacune. Jill Kargman, la créatrice et productrice de la série, injecte toujours un peu de son expérience dans Odd Mom Out et cela se ressent.

Certaines scènes respirent toujours autant le vécu que ce que l’on avait pu voir auparavant dans la série. Elle incarne toujours Jill Weber et plus ou moins celle qui nous permet de pénétrer le monde de ces femmes de l'Upper East Side. Jill n’est clairement pas le genre de femme qui entre dans ce moule et c’est pourquoi Odd Mom Out continue d’être drôle. Jill est en décalage des autres personnages qui doivent gérer leurs problèmes financiers. Car Jill reste le personnage le plus normal de tous et voilà pourquoi le contraste est intéressant et permet à cette saison de conserver l’originalité qui a toujours fait la force de cette petite comédie. On ne parle pas suffisamment de Odd Mom Out à mon goût, car elle mélange aussi les histoires de ces femmes avec le fait d’être mère. En parlant de la fille de Jill, Odd Mom Out parvient à injecter un peu de réalisme dans tout ce fourbi qui par moment ressemble à une grosse mascarade. La fin de la saison précédente laissait présager une saison 3 peut-être un poil plus palpitante que ce que l’on nous a offert ici. Cependant, Odd Mom Out reste la petite comédie que je retrouve chaque année avec plaisir. Dommage que Bravo ait décidé d’annuler la série après 3 saisons. Pas de saison 4 en 2018… dommage.

Note : 6/10. En bref, une saison décalée et parfois moins bonne que d’autres mais qui reste efficace malgré tout.