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Ceija stojka - le temoignage pictural absolu sur l'extermination des roms par les nazis

Publié le 25 février 2018 par Micheltabanou
En janvier dernier je faisais le voyage de la mémoire à Auschwitz Birkenau. Hier j'ai visité l'exposition Ceija Stojka à Maison Rouge. C'est la plongée dans l'horreur du même monde concentrationnaire. J'ai revu Birkenau dont j'avais parcouru l'immensité sous un manteau glacial de neige. Mais grâce aux yeux de Ceija Stojka j'ai pénétré encore plus dans et enfer tant elle a su faire ressurgir dans ses oeuvres les horreurs et le poids du système exterminateur, racial des nazis. J'invite mes compagnons du voyage de janvier à faire ce voyage à la Maison Rouge - ce n'est pas loin - pour encore et toujours crier notre effroi, pour affûter notre vigilance et surtout ne jamais oublier. Ne jamais oublier que des milliers de Roms, manouches, tsiganes, gypsies, ..., ont été exterminés et que bien avant ont été des victimes des politiques racialistes, eugenistes et que bien après il leur a fallu des décennies d'attente pour la reconnaissance de leur génocide et cela parcequ'ils portent le poids immonde des préjugés les plus vils à leur encontre et que toujours il y quelqu'un aujourd'hui pour les mettre à l'index de notre société normée. Le témoignage et le talent de Ceija Stojka viennent éveiller nos consciences sur ce génocide et sont également un hymne à la vie. À PROPOS DE CEIJA STOJKA Ceija Stojka est née en 1933, cinquième d'une fratrie de six enfants dans une famille de marchands de chevaux, les Lovara-Roma, une ethnie Rom d'Europe centrale. Quarante ans après sa déportation, Ceija Stojka se met à écrire et à peindre pour témoigner et pour exorciser sa peur de l'oubli. Deux de ses frères, Karl et Mongo Stojka, sont devenus eux aussi écrivains et musiciens.
Rescapée avec sa mère et quatre frères et soeurs, elle raconte son histoire dans une oeuvre publiée en 1988 et devenue célèbre : Wir leben im Verborgenen - Errinerungen einer Rom-Zigeunerin (" Nous vivons dans la clandestinité. Souvenirs d'une rom-tzigane "), qui a attiré l'attention sur le sort des roms sous le nazisme. " J'avais besoin de crier, j'ai pris le stylo pour écrire, car j'avais besoin de m'ouvrir, de crier ", expliquait- elle en 2004 lors d'une conférence au Musée juif de Vienne.
Elle a reçu plusieurs distinctions, dont le Prix Bruno-Kreisky pour le livre politique en 1993. Jusqu'au jour de sa mort en 2013, à 79 ans, Ceija Stojka a eu peur que l'Europe n'oublie son passé et qu'un jour prochain, les fours crématoires d'Auschwitz puissent reprendre leur activité dans une indifférence à peu près générale. C'était la peur d'une citoyenne informée, qui suivait attentivement l'évolution des lois et des discours anti-tsiganes à travers notre vieux continent. L'œuvre de cette écrivaine, peintre et musicienne rom autrichienne fait aujourd'hui référence concernant les persécutions subies par les tsiganes sous le nazisme.

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