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Le mythe de la transparence

Publié le 25 février 2018 par Le Journal De Personne

Être... tu m'entends ?

Je sais que tu es là... je compte jusqu'à trois pour que tu quittes cet endroit sur le champ... sans m'opposer la moindre résistance... pour toi comme pour moi, c'est une question de vie ou de mort.

On sait qu'on ne peut pas se fier aux apparences, alors on essaye en désespoir de cause de percer le secret de l'être qui est derrière. C'est comme si on voulait forcer l'être à apparaître, à se rendre apparent, manifeste et non plus latent.

L'air du temps qui ne manque pas d'air veut venir à bout de toute espèce de transcendance.

Plus de secret. Plus de mystère !

On met un terme au culte de l'occulte et on soumet tout étant, tout existant aux prouesses de la science.

On veut tout savoir sur tout... tout savoir sur vous :

L'âme de votre âme, le cœur de votre cœur, l'impensé de votre pensée.

Fermez les portes mais ouvrez vos fenêtres. Fermez vos fenêtres et ouvrez votre télé pour vous voir et vous entendre parler !

L'intériorité n'est plus ce qu'elle était, Internet est la nouvelle religion révélée qui voudrait à tout prix faire coïncider être et paraître, essence et existence.

C'est la nouvelle exigence, l'exigence d'un nouveau genre de connaissance qui a fondé le mythe de la transparence : on veut laisser passer la lumière pour faire paraître l'être qui est derrière...

Encore un mythe fondateur d'une nouvelle façon d'être à la hauteur... d'une nouvelle façon de voir ou d'apercevoir la lumière dans le noir.

Autrement dit la transparence n'est qu'un récit pour corriger ou combler notre déficit.

Une parole qui ne nous dit pas ce que nous sommes mais ce que nous désirons être.

Cela s'appelle prendre ses désirs pour la réalité.

On érige un mythe pour exiger l'impossible qui est hors de notre portée.

Qu'on le veuille ou non, le mythe de la transparence n'est pas une fabulation gratuite mais la prétention à une idée régulatrice, à une matrice éthique et politique... pour ne pas dire comique.

Pour dire que je n'ai rien à cacher, fouillez mortels fouillez !

Vous ne saurez jamais ce que j'ai dans la tête et je ne tiens pas à savoir ce qu'il y a dans la vôtre. Nous sommes quittes !

Même si nous avons besoin d'entretenir le mythe, celui de la transparence que Dieu nous a interdite.

Auteur interprète : Emeline Becuwe
Scénario : Emeline Becuwe
Actrice : Emeline Becuwe


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