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Madagascar : comment le CICR lutte contre la peste en milieu carcéral

Publié le 02 mars 2018 par Frédéric Joli

Madagascar : comment le CICR lutte contre la peste en milieu carcéral

Madagascar : comment le CICR lutte contre la peste en milieu carcéral

Dératisation dans la prison d’Antanimora, Antananarivo

En mai 2017, le CICR entame la campagne annuelle de désinsectisation et de dératisation. Il s’agit de pulvériser toutes les chambres pour chasser les puces, les cafards, les punaises, tous les parasites qui pullulent sur les murs et les bat-flancs de chaque cellule. La désinsectisation se fait dans 15 prisons à travers l’île, comme à Antsirabe ou à Mananjary.

La dératisation, elle, s’effectue de juin à août dans 6 établissements pénitentiaires situés en zone pesteuse : Ambositra, Antanimora, Mahajanga, Ankazobe, Ambatondrazaka et Moramanga. Dans un premier temps, des pièges à rats imprégnés d’insecticide sont disposés afin d’éliminer les puces, vecteurs de la peste. Par la suite, des nasses et des BTS (boîtes de Sherman) servent à capturer les rats vivants. L’Institut Pasteur de Madagascar prélèvera des échantillons (rate, puce et sang) sur les rats afin d’examiner si le bacille de la peste est présent ou non. Les rats capturés sont ensuite tués et incinérés. Les opérations sont conjointement réalisées avec l’Administration Pénitentiaire, l’IPM et le Ministère de la Santé Publique malgache. « L’idée est de renforcer les capacités sur place à travers des formations systématiques chaque fois que nous descendons sur le terrain. Des comités d’hygiène ont été érigés au niveau de chaque prison avec un mécanisme de suivi des campagnes, afin que l’Administration Pénitentiaire puisse devenir à terme autonome dans la prévention de l’hygiène en milieu carcéral », souligne Jérémy Jousselin, coordinateur « Eau et habitat » du CICR, basé à Antananarivo. Une distribution de savons aux personnes détenues clôt la campagne dans chaque lieu.

Mobiliser du matériel de prévention

« Les murs de la prison ne vont pas empêcher la peste d’entrer. Afin de renforcer les mesures de prévention, du matériel comme des thermomètres, des gants ou des masques, mais aussi du matériel pour le traitement chimioprophylactique sont aussi nécessaires. C’est pour cela que le CICR a essayé de mobiliser d’autres acteurs pour qu’ils soutiennent l’Administration Pénitentiaire dans ce sens », explique la déléguée « Santé », Christine Campo. Les dons fournis par l’UNICEF ont ainsi permis de couvrir les besoins dans les prisons les plus sensibles. Des protocoles de prise en charge des cas suspects ont été également établis avec les services du ministère de la Justice (la Direction de l’Humanisation de la Détention et de la Préparation à la Réinsertion Sociale/DHDPRS et le Service de Santé des Personnes Détenues/SSPD).

Découvrez d’autres informations sur les activités de la délégation régionale du CICR pour l’Océan Indien


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