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Max | Alain Tournier

Publié le 10 mars 2018 par Aragon

alain88.jpgAlain est exceptionnel.

Il crée de l'exceptionnel. Il est peintre d'icônes. La peinture d'icônes ce n'est pas de la peinture, mais comment l'appeler autrement ? De la construction ? Un moyen de passage, de transport ? Probablement, oui.

Par l'utilisation de matériaux naturels (eau, craie, pigments, oeuf, bois) c'est une représentation terrestre, matérialisée, qui se dresse vers le ciel, vers la lumière, pour revêtir l'immatérialité, étonnant processus que la fabrication de l'icône.

C'est du bois, une planche de bois, du tilleul de préférence, parfois creusé pour former un cadre. Roublev - Андрей Рублёв - utilisait des planches de tilleul parfois bicentenaires. C'est du bois que l'on encolle afin d'éviter que le vieillissement du bois ne fasse craqueler la peinture, ne l'altère.

Puis c'est une dizaine de couches de blanc de Meudon mélangé à de la colle, chaque couche doit sécher patiemment, le temps n'est pas du domaine du peintre d'icônes, le peintre d'icônes est hors-temps.

Vient ensuite le moment du ponçage minutieux, la planche est alors douce comme de l'ivoire. Le dessin. Le dessin est très stylisé, pas de réalisme, pas de perspective, le dessin est trait. Le dessin est ensuite gravé a la pointe sèche, il symbolise l'incarnation dans la matière. Toi, moi, eux, Lui.

Puis vient le temps de l'or. Les feuilles d'or sont posées très délicatement dans les zones à dorer. Lumière vivante et chaude.

La préparation des couleurs, ah ! la préparation des couleurs, le choix du pigment naturel qui sera émulsifié avec du jaune d'oeuf dilué - l'oeuf de toutes les naissances -, un peu d'eau - vie -, quelques gouttes de vinaigre - amertume de nos vies parfois Golgotha -

La peinture sera nourrie par une fine couche d'oeuf passée entre chaque couche picturale, les couleurs sont ainsi accrues dans leurs transparences.

Les visages et les mains sont recouverts d'une couche sombre homogène et la couleur remontera ensuite, lentement, très lentement, vers des teintes claires, passage du corps à la lumière.

Le visage est l'épreuve des épreuves pour le peintre d'icônes. Alain peut mettre des mois avant de réaliser un visage. La peinture est savamment diluée, le peintre doit être inspiré, prêt, . S'il n'est pas , pas de visage et pas d'icône.

Puis les vêtements, travaillés comme chez un tailleur céleste, cousus par la peinture, drapés, palpables, ils bougent dans le vent.

Auréoles d'or, ceintes de rouge, finition du tableau, tranche passée au brou de noix, matière terrestre brute enchâssant l'icône qui est de la Terre.

Des semaines et des semaines plus tard un vernis donnera son aspect définitif à cette oeuvre d'art, de réflexion , de haute spiritualité.

Intrigante, émouvante, fascinante icône.

Mon plus que frère, Alain de Carcassonne est un chevalier du Ciel, mais, rien à voir avec Tanguy et Laverdure, un vrai chevalier du ciel, ses pinceaux sont des ailes, son coeur est bien plus puissant que les turbos à double flux Snecma M88-2 d'un Rafale.

Il est l'alter ego des peintres de Lascaux, Vallon-Pont-d'Arc, Cosquer, égyptiens antiques, précolombiens, du Greco, de son père Андрей Рублёв.

Il crée des anges et des dieux.

M.jpg

Archange Mîkhâ'êl / Alain Tournier


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