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les gars

Publié le 17 mars 2018 par Modotcom

les gars
les gars
je les appelle de même car ils viennent en paire
je ne sais pas comment je les appellerais
s'il y avait parmi eux une fille ou deux
je dirais probablement les enfants
ils sont si proches en âge
que même blanche les appelait les jumeaux
quand ils étaient petits
c'est ça
ils étaient petits
je ne dis plus mes gars
depuis aussi longtemps que je m'en rappelle
ils n'ont été miens
que quelques mois en gestation
après ce sont devenus des petites bêtes libres
pleurant criant rampant riant parlant mangeant
et totalement hors de contrôle
je ne sais pas comment j'ai pu élever ça moi
des enfants
mais ça s'est fait
somehow

j'étais si jeune
bonyieu

je n'avais pas le temps pour eux
je leur suis si redevable aujourd'hui
d'être aussi élégants gracieux et bons
malgré le peu que je leur ai donné dans leur enfance
à part la magic mountain de disney à orlando
     ah oui ça c'était magique
si peu
sinon que sept jours d'amour sur quatorze
pendant près de dix-huit ans
puis ils sont partis
quand je regarde des photos d'eux petits
mes petits cocos
mes flos
mes grumeaux
mes petits choux
j'ai un trou dans le ventre
que rien au monde ne peut combler
une partie arrachée de moi qu'aucune plénitude n'emplit
pas même le souffle le plus zen
et je sens le morceau mou du coeur se presser
celui qui fabrique les larmes
et mon corps devient une mer
se liquéfie
et je pleure un peu
il me manque d'avoir des petits
et pourtant
je n'ai jamais aimé m'occuper des petits
ça dérange ça bouge partout
ça reste jamais tranquille
c'est bruyant
ça court
ah maudit
que ça court ça grimpe et ça saute
que c'est plein de vie
et quand je les vois
plus grands
maintenant
ils sont si grands
ils ne sont plus mes gars
depuis aussi longtemps que je m'en souvienne
ils sont les gars
gabriel
et
thomas
et ils m'émerveillent
ils s'assoient à table et me parlent
et se parlent
et nous éduquent
sur leurs rêves
sur leurs vies
sur la vie
sur ce qui se passe à l'extérieur
quand on veut encore
quand on croit
quand on a confiance
en soi et dans la société
quand on veut encore faire une différence
et ils me galvanisent
et je sais qu'ils m'aiment
autant que je les aime
et je suis si chanceuse
de connaître
par le seul lien du sang
ces hommes magnifiques
et j'ai si peur qu'ils meurent
et mon coeur à nouveau
s'emplit d'eau
parce que l'on tient trop
à ce qui est trop beau.

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