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PORTRAIT : KODY, le diamant noir qui éblouit la scène belge

Publié le 23 mars 2018 par Etv @etvonweb
PORTRAIT : KODY, le diamant noir qui éblouit la scène belge

Kody fait aujourd’hui partie de la nouvelle génération d’humoristes belges devenue incontournable.

Timide excessif, il a réussi à s’imposer avec une personnalité unique dans le paysage audiovisuel belge mais aussi en France et en « Afrique francophone ».

Maître des mots, ce caméléon à l’autodérision intelligente est aujourd’hui sur tous les fronts : à la télé, à la radio, au cinéma et sur scène avec son one-man show.

Il est évident que nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui. E-TV est allé à la rencontre de ce diamant noir qui éblouit la scène belge…

C’est au Centre Culturel de Woluwe / W-halll Auditorium que Kody s’est confié à nos équipe en toute décontraction.

KODY… L’INTERVIEW from Etvonweb on Vimeo.

Peux-tu nous retracer ton parcours ?

Tout démarre en 2ème secondaire au collège Cardinal Mercier à Braine l’Alleud avec la section d’art et d’expression où l’on apprenait d’une part les bases du- cinéma, des mouvements de caméra etc -, et d’autre part l’expression corporelle.  De nature super timide,  je me disais que la scène serait un métier que j’aimerais faire un jour, peut-être. En général on fait d’abord rire les copains en classe, en imitant les profs et les gens de la famille, les oncles et tantes. Cela permet de se retrouver dans les « cools de l’école ». Je me suis rendu compte que l’humour était une arme de séduction massive ! (Rire)

Plus tard à l’université j’ai participé à la Revue de la faculté de Sciences politiques à l’UCL. C’étaient mes premiers pas face à un vrai public qui payait sa place. On écrivait nous-mêmes les textes, c’était donc aussi une première approche en termes d’écriture. L’envie de one-man-show est venue un peu plus tard.

Mon père avait des cassettes vidéo d’humoristes comme Bigard, Bedos, Eddie Murphy dans « Raw » (1987). Cela m’a fasciné même si le cinéma me faisait encore plus rêver.

Après avoir triomphé dans les discours de mariage de mes amis, je me suis décidé à me lancer dans la comédie. J’ai fait la connaissance des fondateurs de Kings of Comedy une boîte de production qui avait déjà un premier artiste, ensuite sont arrivés Alex Vizorek, Walter, Pablo Andres, James Deano et bien d’autres. On a entammé une série de “plateaux” d’humour dans plusieurs villes Belges,  le public était étonnamment au rendez-vous et s’est agrandi de jours en jours. Les copains des copains sont venus. On surfait sur le Jamel Comedy Club qui a suscité des vocations et ouvert l’état d’esprit du grand public.

Quel est ton style d’humour, quel est le fil conducteur de ton spectacle ?

C’est toujours difficile à dire… Le plus important c’est de trouver sa singularité. Je peux raconter ma vie, réelle ou romancée, comme personne ne pourra le faire évidemment. Mais il faut trouver la bonne manière de le faire. Plus généralement, la plupart des sujets ont déjà été traités : amour, relations hommes et femmes, clichés du quotidien , etc… Mais après, il y a l’angle, le point de vue, la façon d’aborder les choses qui peut bien sûr différer. J’essaye d’aborder des sujets avec légèreté et bienveillance mais j’y saupoudre un peu de piments aussi pour l’adrénaline! J’aime également l’autodérision, ça permet d’en mettre une belle couche sur les autres après (rires). J’ai été très influencé par les humoristes anglo-saxons, j’aime cette efficacité, ce rythme !

En ce qui concerne mon spectacle, il s’intitule “A vendre” et l’idée s’est d’évoquer cette obligation de se vendre aujourd’hui. Avec le nombre croissant d’humoristes, comment se démarquer ? Comment créer sa propre “légende” ? Aucun artiste ne veut être considéré comme de la marchandise ou comme un vendu en revanche on veut tous être sold out alors que ça veut dire vendu… A travers ce constat, j’explique comment j’arrive à me vendre…

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On te connaît en tant qu’humoriste mais pas vraiment comme acteur ? Est-ce un objectif ? 

Je suis de plus en plus sollicité via mon agent à Paris. Jusqu’ici j’ai tourné dans 4 longs métrages et deux courts qui ont remporté des prix !

J’ai fait deux films l’été dernier , « La fine équipe », une comédie d’Ismaël Saidi et ” Ma reum” une comédie de Frédéric Quiring, avec Audrey Lamy, Florent Peyre, Tania Gabarski, Joey Starr, Max Boublil… J’ai participé à des séries aussi. Je suis en train d’écrire une comédie donc c’est effectivement un objectif et on s’en rapproche.

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Photo : Crédit / Source DH.be

Ton parcours, et tes études t’engageaient vers une vie bien différente que celle du monde de l’humour.

Ce que je retiens surtout c’est que l’on peut changer les choses si on décide de ne plus être spectateur de sa propre vie !

Il est évident qu’avec mon parcours j’aurais pu m’engager dans une voie plus “classique” mais j’aurais été malheureux.

Au départ mon père était un peu sceptique. Mais j’étais déjà adulte quand je me suis lancé dans cette aventure et il ne pouvait que s’y plier, en espérant que ça marche aujourd’hui il est mon plus grand soutien !

Il faut dire que mon père était issu d’un milieu modeste. Il est arrivé ici en Belgique à l’âge de 10 ans. Il venait rejoindre son frère qui était déjà ici dans les années 50, et était marié à une Belge blanche. Il a dû se battre pour gravir les échelons, dans ce contexte il est compréhensible qu’il veuille le meilleur pour ses enfants.

Est-ce que tu te considères comme un humoriste belge ? Y-a-t-il un humour belge ? 

Dans mon spectacle j’explique que je suis Belge mais pas depuis le début ! Je Représente une des couleurs du drapeau quand même!

Plus sérieusement, comme je le disais mon père a tout de suite été confronté à la Belgique de l’intérieur dès l’âge de 10 ans. Il en a acquis les codes et s’est intégré. Il a vécu avec son frère en Belgique jusqu’à l’âge de 16 ans, puis est retourné au Zaïre où il a étudié le journalisme et la communication. Il a été ensuite représentant du Zaïre en Belgique. Il était imprégné de culture zaïroise, congolaise, mais en même temps au fait de la belgitude. Il m’a transmis cet amour de la Belgique et j’y suis né donc je suis un humoriste Congolais d’origine Belge ou Belge d’origine Congolaise, peu importe le sens !L’humour Belge est clairement particulier! En fait il est empreint d’autodérision et de non sens qui a du sens ! Le belge rit de lui alors que le Français rit des autres.

Quel est ton actualité ? 

Je suis tous les jours en radio dans l’émission “la récré de midi sur vivacité” en tant que “Sniper” et un jeudi sur deux dans “Le grand cactus” sur la deux.

Avec mon one man show “A vendre” je tourne un peu partout en Belgique mais aussi dans d’autres pays du territoire de la Francophonie! Je serai par exemple à Londres bientôt et à Lubumbashi en république démocratique du Congo pour un festival d’humour du 11 au 14 mai.

Je rentre également du tournage d’un documentaire sur le hip hop et Outkast à Atlanta.

Bref, l’agenda est assez bien rempli en ce moment mais on va pas se plaindre, et puis l’important c’est de durer dans ce métier donc on va essayer de pas sprinter mais de tenir la distance.

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