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Le départ

Par Liliba

Tout d'abord, il y avait l'attente. La date avait été fixée après de nombreuses discussions familiales, avait changé plusieurs fois, et puis Papa avait tranché : ce sera le 4 ! Nous comptions les jours avec une impatience accrue, nous ne vivions plus que par anticipation du moment rêvé, attendu par toute la famille comme la finalité d'une année bien remplie, nous étions déjà en pensée là-bas...

Et puis il y avait la préparation. Ressortir les cirés et essayer les "méduses", bien sûr trop petites, compter les paires de bottes, chercher désespérément un pied droit disparu, comme par magie... Vérifier l'état des vélos, retrouver le code secret des cadenas... et finalement, après des heures de cogitation, acheter de nouveaux cadenas (dont les codes seront oubliés également l'année prochaine)...

Et enfin le grand jour. Une répartition des tâches avait été organisée ; les bagages devaient être prêts dans l'entrée, tout avait été noté, nous n'avions rien oublié cette année !

Mais chaque année, il manquait quelque chose : l'un ne retrouvait plus son pull marin, l'autre son appareil photo ("je ne partirai pas sans !"). Papa se battait avec le fixe-toit, et Maman venait de se rendre compte qu'elle avait laissé moisir le contenu du sac isotherme du dernier pique-nique... Nous étions, invariablement, une fois de plus, en retard d'une heure sur l'horaire établi... Le ton montait, ainsi que l'excitation.

Enfin nous nous retrouvions tous dans la voiture : nous faisions un dernier récapitulatif rapide : valises, vélos, chien... tout et tous étaient là !

Ca y était : moment magique : Papa démarrait la voiture ! Nous partions !

Il fallait en général faire demi-tour cinq minutes plus tard, parce que l'un de nous avait oublié quelque chose... il y avait de la tension dans l'air, quelques insultes, et puis nous repartions... pour de bon cette fois-ci.

Il nous restait à parcourir environ 700 kilomètres... Nous allions chanter dans la voiture et jouer à "ni oui-ni non" pour faire passer le temps, nous allions aussi demander sans arrêt "c'est encore loin ?", "quand est-ce qu'on arrive ?", "on est où, là ?"... Nous allions nous arrêter pour le déjeuner dans un coin sympathique, et puis reprendre la route avec des cris de joie, et imperceptiblement nous nous rapprocherions de notre destination... Il y aurait notre dernier jeu : à celui qui aperçoit la mer en premier, et puis le bateau, la mer, le vent... Ca y est, nous y étions, nous étions arrivés, les vacances pouvaient commencer.


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