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Picnic at Hanging Rock (Saison 1, 6 épisodes) : les petits chaperons blancs

Publié le 28 mai 2018 par Delromainzika @cabreakingnews


Les australiens continuent d’adapter leurs films en séries. Après Wolf Creek, Tomorrow when the War Began, et j’en passe, c’est au tour de Picnic at Hanging Rock. Au départ, il s’agit d’un film de 1975 de Peter Weir adapté du roman du même nom de Joan Lindsay. Ce n’est parfois pas une mauvaise idée que d’adapter un film en série. Après tout, certains exemples australiens sont réussis. Mais Picnic at Hanging Rock a le problème de durer un peu trop longtemps et d’avoir trop d’intrigues mises en scène en parallèle, ce qui ne permet pas vraiment de capturer la magie du roman (qui est très joli) ainsi que la magie du film de Peter Weir qui est finalement un très joli film. Mais l’adaptation d’Amazon du roman n’est pas laide, bien au contraire, visuellement c’est très soigné. Les décors sont là, les costumes, le casting, mais c’est le scénario qui part un peu en sucette à mon goût. Disons que le problème vient du fait que le roman n’est pas si gros que ça et qu’il y a donc peu de chances d’avoir des épisodes palpitants menés tambour battants. Le truc avec les intrigues horrifiques, c’est que dès que l’on tente de nous donner des détails en tout genre, alors cela devient particulièrement ennuyeux. Cette nouvelle adaptation de Picnic at Hanging Rock est beaucoup trop longue (et pourtant, ce n’est que six épisodes, rien de plus) et ralenti tout ce qui peut être ralenti pour un effet terriblement soporifique par moment.

En 1900, en Australie. Les élèves d'une école privée pour jeunes filles partent en pique-nique au pied d'un immense rocher ayant été un lieu de culte aborigène. Alors que le soleil est à son zénith et que les filles s'abandonnent à la torpeur de l'après-midi, quatre d'entre elles s'aventurent dans un étroit défilé rocailleux, comme appelées irrésistiblement par le rocher. Hormis une ingénue qui s'enfuit, prise de panique, les trois autres pénètrent dans une cavité et disparaissent, en même temps qu'une de leurs enseignantes. Des recherches et des battues sont organisées pour les retrouver. Une seule des trois sera retrouvée vivante mais amnésique.

Pourtant, le film était bien et savait justement dosé chaque élément pour que l’on ne s’ennuie pas. Ici, c’est tout l’inverse. Picnic at Hanging Rock veut faire plein de choses en même temps dans cette adaptation. C’est à la fois présenter un monde de rêve plein de symboles et qui réprime la sexualité, mais également nous offrir un mystère étrange qui doit être résolu comme tout bon whodunnit. Sauf que de ce point de vue là, je dirais que la série a bien du mal à surprendre. Car la série ne sait pas trop ce qu’elle veut faire, oscillant entre les deux, comme si l’on avis une réelle vision des choses. Le mystère est tellement étiré en longueur et la surréaliste beauté du décor est souvent gâchée par des références narratives à la réalité qui forcent alors Picnic at Hanging Rock à devenir quelque chose de réel alors que cela aurait très bien pu rester surréaliste comme ça l’a toujours été dans le fond. L’intrigue reste simpliste et reste inchangée : quatre jeune femmes disparaissent lors d’un pique nique de groupe et à ce moment là tout le monde commence à les chercher. Mais la différente par rapport au film et le roman c’est qu’il y a ici plus d’un mystère qui nous est présenté plutôt que de se concentrer uniquement sur les recherches. Cette nouvelle version décide alors d’ajouter d’autres éléments, notamment Hester Appleyard, introduite dans le rôle d’une veuve qui déménage en Australie afin de commencer une toute nouvelle vie.

Elle achète alors une nouvelle maison qu’elle veut transformer en une école pour jeunes femmes. Si la série tente de faire pas mal de choses et de creuser un peu plus les personnages, ce n’est pas toujours la plus grande des réussites. De plus, l’histoire d’Hester ne colle pas totalement avec le reste et dénote tellement que cela n’implique pas vraiment l’envie pour le téléspectateur d’aller plus loin dans cette aventure rocambolesque. Bien entendu, il y a Natalie Dormer et disons qu’elle apporte un vrai plus dans cette adaptation. Adaptée par Beatrix Christian (White Collar Blue) et Alice Addison (The Hunter, The Principal), Picnic at Hanging Rock est une adaptation étrange par moment qui réussie tout de même quelques trucs ici et là malgré tout. Dans cette ambiance victorienne et hors du temps, en 1900. Fort heureusement donc qu’il y a Natalie Dormer dans les parages, cela permet de réellement donner un sens à la série et à ce que cette dernière peut vouloir nous raconter. C’est par moment bourré de comédie noire, mais dans le bon sens du terme (pas le mauvais), ce qui permet de délivrer derrière une saison qui n’est malheureusement pas brillante, souvent plein de défauts et surtout légèrement ennuyeuse. La violence de certaines scènes vient rattraper un téléspectateur qui tente de trouver l’intérêt final. Les personnages sont développés mais pas toujours de la meilleure des façons et c’est justement ça qui est dommage dans cette série.

Note : 4.5/10. En bref, une mini-série déséquilibrée par le fait que l’on trouve rapidement le temps long… Reste alors le décor et les costumes qui sont sublimes.


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