Camping à la plage (1)
Camper à la plage avant le 14 juillet, je vous l’assure, est une expérience toute différente que celle de s’y essayer entre le 14 juillet et le 31 août.
Vous pouvez déjà choisir un emplacement ombragé entouré d’emplacements libres, vous disposez donc de l’espace de 4 places pour vous seul et vous êtes assurés de siestes prodigieuses et paisibles, allongés sur votre matelas pneumatique disposé sur l’herbe.
Certes, il y a cet enfant qui hurle dans le centre qui accueille des handicapés juste à côté. On ne sait pas s’il hurle parce qu’on lui fait quelque chose, dans des circonstances particulières, s’il est enfermé ou dans le parc, s’il fait des crises inexpliquées, quelles sont ses souffrances… On ne peut dire qu’on s’y habitue, non, mais on est plutôt rassuré par l’écriteau à l’entrée du centre dont le portail est ouvert : Aider, Eduquer, Soigner, Insérer. Alors on s’endort quand même, en se disant qu’à part dans cette ville, on est finalement très peu confronté au handicap.
Après 22h, plus un bruit dans le camping. Il y a bien quelques jeunes mais version sportive : des marcheurs, des cyclistes, trop fatigués et désargentés pour sortir. Les autres campeurs sont souvent des grands-parents accompagnés de leurs petits-enfants, qui assurent la transition entre la date des vacances scolaires et celle des vacances des parents. Chez certains, on sent déjà la tension entre la patience des uns et les velléités de rébellion des autres, cela tiendra encore cette année… Les plus âgés ont encore le dessus, le calme est de mise à la nuit tombée et comme vous n’avez pas l’électricité, pas Internet… il ne vous reste plus qu’à dormir 10h… Des dizaines de limaces peuvent alors s’installer, à leurs risques et périls, sous votre auvent !
Le rythme aussi contraste avec celui d’une grande ville. Le personnel du camping, des restaurants… est détendu et volontiers causant quant aux chauffeurs de bus, en avance à chaque arrêt (les horaires ont dû être calculés pour la pleine saison), y attendent quelques minutes puis nous gratifient d’une conduite souple.
En pré-saison, pas de queue à la douche ou aux toilettes. Celles-ci sont situées dans un couloir ouvert aux deux extrémités : d’un côté les hommes, de l’autre les femmes. Constatant que le 5ème WC est toujours propre, je m’amuse à élaborer des théories : les plus pressés vont dans les 4 premiers, les pessimistes, après avoir ouvert 3 portes sur des lieux douteux n’imaginent pas que plus loin cela puisse être mieux, ou bien le 5ème est-il considéré dans la zone frontière entre hommes et femmes… Essayez le 5ème, vous verrez bien !
Et puis, il y a la plage ! Mais pour la suite, il faudra patienter jusqu’à la semaine prochaine !
Colette Milhé