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Colombie :: Nouveaux contrats

Publié le 08 juillet 2008 par Ogs

Hasard de calendrier ?

Alors qu’Ingrid Betancourt vient juste d’être libérée par les Farc, la Colombie vient d’annoncer via une source officielle qu’elle allait proposer cette année aux compagnies pétrolières souhaitant investir dans le pays des contrats d’exploration pour 150 blocs dans tout le territoire.

L’opération aura lieu dans le cadre du projet du gouvernement pour relancer la production du pays.

L’objectif du gouvernement est d’arriver à produire en 2020 un million de barils par jours (mbj) contre 600.000 mbj actuellement. Les adjudications des premiers contrats auront lieu le 17 juillet.

Cela permettra au pays de “maintenir l’autosuffisance, et les exportations au même niveau qu’actuellement”, a déclaré le directeur de l’Agence nationale des hydrocarbures (ANH), Armando Zamora, à l’occasion du XIXe Congrès mondial du pétrole de Madrid.

Mais rien ne se fait sans rien : pour atteindre cet objectif, des investissements de deux milliards de dollars (1,27 milliard d’euros) par an jusqu’en 2020 s’avèrent nécessaires. Un “projet très ambitieux”, selon M. Zamora.

L’ANH a mis ce plan sur pied pour faire face à la baisse de production enregistrée en 1999 causée par les conflits dans le pays, la fuite des investisseurs et la situation de récession, a expliqué le ministre colombien de l’Energie, Hernan Martinez.

La production est passée de 830.OOO barils par jour en 1998 à 520.000 en 2005 avant de recommencer à monter avec “le retour des investisseurs”, a déclaré M. Zamora.

La libération d’Ingrid Betancourt, signe majeur en vue de voir revenir les investisseurs …. ? qui sait ….

La Colombie, qui a exporté pour 6,328 milliards de dollars de pétrole et dérivés en 2006, fait face à une baisse de ses réserves qui pourrait l’amener à perdre son indépendance pétrolière après 2010, selon des experts. Entre février et mars, trois découvertes pétrolières ont été toutefois annoncées dans le sud, le centre et l’est, sur des sites explorés par des firmes du Canada, du Brésil, d’Espagne, Russie et France. Selon l’Agence nationale des hydrocarbures, les investissements étrangers dans le secteur pétrolier colombien ont atteint le chiffre record de 1,5 milliard de dollars en 2006.

Ainsi à la mi-mars, le groupe pétrolier français Maurel & Prom (opérateur à 100%) a annoncé une nouvelle découverte de pétrole via sa filiale colombienne Hocol S.A. (100%), sur le permis Guarrojo qui a été signé en février 2006 avec l’Agence Nationales des Hydrocarbures de Colombie (ANH). Maurel & Prom estime que les réserves prouvées et probables (P1+P2) nettes de royalties devraient atteindre 11,4 Mbbls en 100%, à comparer à une production de Maurel & Prom de 5,2 Mbbls pour l’année 2006 en Colombie.

Le pays est également un important pourvoyeur de brut des Etats-Unis, alors que l’instabilité du pays menace la stabilité régionale, notamment le Venezuela voisin, premier fournisseur de pétrole des USA.

L’économie politique pétrolière des Etats-Unis s’est peu à peu écartée des ressources moyen-orientales pour s’orienter vers une plus grande dépendance vis-à-vis du pétrole de l’Amérique du sud. L’existence des Insurgés à l’intérieur de la Colombie ne menace donc pas seulement les intérêts économiques des transnationales pétrolières nord-américaines en Colombie même, mais représente également une menace stratégique pour l’économie des Etats-Unis parce qu’ils déstabilisent la région, en raison des contrecoups du conflit, comme les vagues de réfugiés, et en raison de leur potentielle entrée en contact avec d’autres forces insurgées dans la région.

L’importance du pétrole colombien pour les Etats-Unis s’est clairement manifestée lors de la demande du gouvernement Bush de 98 millions de dollars dans le cadre de l’Initiative Régionale Andine (IRA), pour former une unité contre-insurrectionnelle spécialement entraînée. A la différence des autres brigades contre-insurrectionnelles, cette brigade devrait se concentrer exclusivement à protéger le pipeline pétrolier (de 800 km) de Caño Limón appartenant à la multinationale nord-américaine Occidental Petroleum.

Cette nouvelle structure de sécurité entre les Etats-Unis, les brigades contre-insurrectionnelles de l’armée colombienne et les transnationales pétrolières nord-américaines ne fait qu’officialiser une relation ancienne.


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