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Teeth de Mitchell Lichtenstein

Par Geouf
Teeth de Mitchell LichtensteinRésumé : Dawn O'Keefe est en apparence une lycéenne américaine ordinaire. Très puritaine, elle a décidé de se préserver pour l'homme de sa vie et entend bien transmettre ce message au plus de monde possible, jusqu'au jour où elle tombe amoureuse. Mais malheureusement pour elle et surtout pour son petit ami, son vagin n'est pas tout à fait normal...

Bête de festival, Teeth est le film indépendant hype du moment. Il faut dire qu'avec son sujet étonnant (une lycéenne avec des dents dans le vagin !), il ne pouvait qu'attirer l'attention sur lui. Mais comme bien souvent dans ce genre de cas, le résultat n'est pas forcément à la hauteur de l'attente. Car finalement, au-delà de son sujet tordu, le film de Lichtenstein ne raconte pas grand-chose, voire même pire, il est carrément réactionnaire (et limite insultant envers la gente masculine). Parce qu'au final, l'héroïne n'évolue que très peu. Bien sûr, elle apprend à connaitre son corps et à maitriser sa particularité physique, mais finalement ce n'est que pour punir les hommes (tous des gros porcs, c'est bien connu). Donc pas de révélation sexuelle pour elle, le sexe c'est toujours mal et ca ne sert qu'à se venger... Donc le film de Lichtenstein est faussement corrosif, et il a beau faire semblant de se moquer de l'absurdité de certaines réformes scolaires (l'autocollant sur la représentation du vagin dans les livres d'éducation sexuelle, le dénigrement de la théorie de l'évolution), ca ne prend pas. En une seule scène, le Donnie Darko de Richard Kelly était bien plus percutant. Et pour continuer sur le symbolisme lourdement surligné, on peut citer la grotte évoquant le vagin (avec même les stalactites pour représenter les dents), ou encore la fameuse centrale nucléaire (au bout de 5-6 fois, on a très bien compris que c'était surement elle qui était à l'origine de la mutation de Dawn et de la maladie de sa mère...)

Difficile aussi de s'attacher à l'héroïne tant les autres personnages sont caricaturaux, en particulier les personnages masculins, vraiment gratinés. Parce que là, il n'y en a absolument aucun pour rattraper les autres, que ce soit le petit ami coincé qui essaie de la violer (mouais, pas super crédible), le gynéco pas très délicat (dans la scène la plus ridicule du film) ou encore le frérot incestueux. Et on a même droit à la fin au papy pervers...

Dommage, parce que certains passages font définitivement mouche, notamment toutes les scènes sexuelles, imprégnées d'une véritable tension, d'autant que le réalisateur n'hésite pas à montrer le résultat de la particularité physique de Dawn. Mais il a du mal à concilier les différentes tonalites du film (est-ce une satire, une comédie gore, un film d'horreur ?) et certains changements brusques de ton tombent totalement à plat (la scène du gynéco encore une fois, qui est un moment plein de tension et tombe soudainement dans un burlesque totalement inapproprié).

Non vraiment, il est très difficile de comprendre l'engouement de toute une partie de la presse pour ce film vraiment bancal et totalement creux. A croire que le label " indépendant " est un sésame magique qui donne du crédit à n'importe quel film...

Note : 4/10

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