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JCVD de Mabrouk El Mechri

Par Geouf

Jean-Claude Van Damme est un cas vraiment particulier. Un petit garçon belge rachitique qui a un jour décidé de se lancer dans le karaté et de devenir une star, et qui a fini par tutoyer les poids lourd du film d'action américain, avant d'entamer une lente et douloureuse descente aux enfers. On a tous en tête deux Van Damme : l'athlète adepte du grand écart et le bouffon sortant des phrases incompréhensibles en interview. Mais personne ne semble vraiment connaître l'homme derrière ces masques. Par conséquent, ce JCVD tombe à point nommé pour faire tomber un certain nombre d'idées reçues sur l'acteur de Kickboxer. Mais encore faut-il que le public soit prêt à accepter ces vérités... Et qui de mieux pour mettre à nu un acteur loin d'être si mauvais qu'on le prétend (il suffit de voir ses prestations dans Replicant et In Hell pour s'en convaincre) que le réalisateur du documentaire Dans la Peau de Jean-Claude Van Damme ? Mabrouk El Mechri se lance donc ici dans la difficile tâche de réhabiliter son idole dans un film singulier, à mi-chemin entre le polar tarantinesque et le documentaire (le film traite d'une prise d'otage dans une poste belge dans laquelle Van Damme se trouve être présent à ce moment-là). Et si au final le pari n'est pas totalement relevé, El Mechri aura au moins réussi à réaliser un film avec un véritable cœur.

Un cœur évidemment dû en grande partie à la prestation bouleversante d'un Van Damme se livrant comme rarement un acteur l'aura fait sur un écran de cinéma. Par petites touches, El Mechri brosse le portrait d'un homme conscient de ses erreurs passées, mais aussi de la chance qu'il a eue. Aucun aspect de la carrière de l'acteur n'est laissé dans l'ombre, que ce soit ses débuts, la façon dont il a été utilisé par John Woo pour accéder à Hollywood, puis sa lente descente dans l'enfer du DTV avec des films de plus en plus fauchés produits à la va vite. L'ouverture du film et à cet égard très réussie, montrant en un long plan séquence au rabais un Van Damme fatigué qui tourne un énième film en Europe de l'Est. Un Van Damme qui avoue ensuite au réalisateur n'avoir plus l'âge de tourner d'aussi longues scènes d'action avant de se faire salement rabrouer. Et des moments difficiles de ce genre, le film en comporte beaucoup. Du procès de son divorce au cours duquel sa fille déclare ne pas vouloir rester avec lui car ses amis se moquent d'elle, à ses problèmes d'argent, tout y passe. Alors franchement, peu importe que le côté polar ne soit pas très prenant (même si le découpage en chapitres est plutôt judicieux), que le réalisateur tente maladroitement de trop esthétiser son film (la photographie jaunâtre est sacrément moche), tout cela ne diminue en rien la qualité de l'interprétation/confession de l'un des acteurs les plus sous-estimés de l'histoire.

Note : 6/10

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