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Wikio m'a tué

Publié le 08 juillet 2008 par Careagit
Était il nécessaire d'en parler ? Sûrement pas. Ce n'est qu'un sujet qui intéressera les blogueurs eux même. Versac publie aujourd'hui une note somme toute simple et fleurant bon la franchise dans laquelle il signifie l'arrêt de son blog.
Il se dit fatigué par les attaques frontales dont il est souvent la cible et je veux bien le croire. Mes amis Chafouin, Toré ou Edgar abordent le sujet, je m'y plie également, car, rendons à César ce qui est à César, c'est à coup sûr un des premiers blogs politiques qui a ouvert boutique sur la toile qui disparaît. Et, en tant que lecteur plutôt assidu de cette tribune, cela m'emmerde un peu. Normal.
Je suis évidemment beaucoup moins lu que Versac (ou d'autres) mais je dois bien avouer depuis peu une certaine lassitude de mon côté également. Il faut dire que la "blogosphère" a bien changé. D'un espace de fous furieux de la chose publique, véritable jungle d'opinions et d'avis, la blogosphère s'est peu à peu transformée en une entité quantifiable et cadrée, avec ses codes et ses règles, aisément identifiable et d'ailleurs bien identifiée par les médias et les observateurs en général. Inévitablement, les acteurs de ce monde (nous autres "blogueurs") ont souhaité sortir du lot pour se placer au dessus de la mêlée à la conquête d'une reconnaissance qui offrait sans nul doute plus de poids aux avis exprimés ici où là. Les Cozop, Wikio, Technorati et je ne sais quoi d'autres sont alors nés et ont très vite bénéficié pleinement du buzz pour se développer. Quel bonheur pour nous autres narcissiques que d'inonder nos avis au dehors de nos frontières... Évidemment l'objectif est atteint, les médias connaissent désormais ce qu'est la blogosphère et n'hésite même plus à la citer, éditer des dossiers, des classements. C'est à la mode et ça fait vendre. Mais, au même titre qu'elle semble être glorifiée, cette dernière n'en est que plus "attaquable" en tapant sur les têtes connues du milieu. Car au fond pour tout le monde (et particulièrement la presse ?), la blogosphère c'est sympa, surtout quand elle ferme sa gueule.
Évidemment il n'existe que rarement des modifications sans conséquences collatérales. Nicolas Princen est arrivé, rendant publique une surveillance étatique auparavant cachée et silencieuse, certains journalistes sûrement trop installés dans un confort entre "gens avertis" n"ont que peu goûté à l'émergence d'une voix du peuple qui gagnait en puissance, l'Europe elle même souhaite désormais légiférer sur la question, on ferme l'Agora, on ouvre une chambre sombre et policée. Les blogs entre eux enfin, tendent à se critiquer de plus en plus sur une influence supposée et considérée comme malsaine (et) ou injustifiée (je me mets dans la critique).
Paradoxal système qui, crée et poussé par les blogueurs eux même fixe désormais le cadre d'une situation qui conduit certains à la fermeture.
Évidemment je ne souhaite en rien polémiquer sur le bien fondé du classement Wikio, son fonctionnement ou toutes autres choses relatives à cela. Je me permets de relater ici, un paradoxe qui m'apparaît comme criant.
Les blogueurs avaient soif de reconnaissance, il semblerait bien qu'ils en fassent désormais une overdose.

Je critique et je linke mes amis pour Wikio... Quel con.

NB: A noter un article intéressant à lire sur le blog de Maxime Pisano.


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