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Critique Ciné : Le Poulain (2018)

Publié le 25 septembre 2018 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Poulain // De Mathieu Sapin. Avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield et Philippe Katerine.


Adapté de la BD de Mathieu Sapin par lui-même, Le Poulain suit donc l’ascension d’un jeune garçon dans les coulisses du pouvoir. Le film veut alors nous démontrer que la politique n’a pas vraiment de camp et que tout est calculé en fonction des chances de réussite ou non. Dans le monde inhumain et absurde de la politique, Le Poulain nous plonge alors dans des coulisses pas toujours reluisante mais pour quelqu’un comme moi qui a fait de la communication politique, je dois avouer que je n’ai pas appris grand chose. Bien au contraire, Le Poulain caricature tout ce que j’ai déjà pu voir par le passé et qui m’a aussi conduit à abandonner l’idée de faire carrière là dedans. Le film n’est pas assez féroce même si tout le monde met du sien et que Alexandra Lamy est tout bonnement parfaite. Cette dernière est d’ailleurs l’un des rares vrais atouts de ce film, en plus de Philippe Katerine (qui a dû supplier les producteurs de passer ses titres durant le film). Mais ce qu’il manque dans le scénario ici c’est souvent des accroches plus pertinentes, comme ce que la série de Canal +, Baron Noir, a pu faire durant ses deux premières saisons. Il y a des idées mais l’on ne creuse jamais vraiment le tout en seulement une heure et demie de film. L’idée ici est donc de faire une fable féroce sur le monde de la politique avec des traits d’humour qui sont ici et là, parsemés sans véritablement toujours tout oser non plus.

Arnaud Jaurès, 25 ans, novice en politique, intègre par un concours de circonstances l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle. Il devient l’assistant de Agnès Karadzic, directrice de la communication, une femme de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine.
Sans l’épargner, elle l’initie aux tactiques de campagne, et à ses côtés il observe les coups de théâtre et les rivalités au sein de l’équipe, abandonnant peu à peu sa naïveté pour gravir les échelons, jusqu’à un poste très stratégique.

Pour un premier film cependant, Mathieu Sapin tente de transposer sa vision BD en un film mais il n’y a rien de BD dans la mise en scène qui reste assez classique. Si ce n’est pas vraiment problématique, je dirais que cela enlève aussi un peu de la satire politique qu’il veut nous conter ici. J’aurais aimé que Le Poulain tombe par moment dans l’absurde du genre alors que ses personnages s’inspirent clairement de ceux que l’on a pu voir en politique (et le candidat gentil et un peu benêt, ne serait-ce pas Benoît Hamon?). Alexandra Lamy récolte alors tout sur son passage grâce à des dialogues ciselés et concis qui permettent de ne pas tomber dans tous les pièges narratifs de la comédie française. Cependant, Finnegan Oldfield, notre « poulain » est un peu plus long au démarrage. On sent qu’il a besoin de se chauffer au début et cela se ressent malheureusement durant une bonne partie du film. Même la mise en scène n’aide pas toujours sa présence à l’écran où il peut rapidement s’effacer derrière des acteurs bien plus intéressants ou des personnages qui ont de vraies choses à raconter. Du coup, je pense que Mathieu Sapin a besoin de se lâcher un peu plus afin d’apporter sa propre personnalité au monde du cinéma, ce qu’il ne fait pas vraiment ici.

Note : 5.5/10. En bref, Le Poulain était plein de potentiel mais il n’en ressort presque que Alexandra Lamy en reine de la com politique furibonde et à un Philippe Katerine servit à dose restrictive pour mieux en apprécier l’essence.


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