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Le cubisme au Centre Pompidou

Publié le 28 septembre 2018 par Framboise32

Pour la première fois en France depuis 1953, le Centre Pompidou consacre une exposition au cubisme au travers d’un vaste panorama de l’histoire du mouvement à Paris entre 1907 et 1917.

L’originalité du projet consiste à élargir la vision traditionnellement concentrée sur les grands noms du mouvement, Georges Braque, Juan Gris, Fernand Léger et Pablo Picasso, aux cubistes secondaires, comme Gleizes et Metzinger, ou différents tels Robert et Sonia Delaunay, Marcel Duchamp ou Francis Picabia, qui exposaient dans les salons officiels parisiens lorsque les pionniers réservaient leurs créations expérimentales à un seul jeune marchand inconnu, Daniel-Henry Kahnweiler.

Riche de trois cents œuvres et de documents significatifs de son rayonnement, la présentation s’articule chronologiquement en quatorze chapitres où se détachent des chefs-d’œuvre comme le Portrait de Gertrude Stein(1905-1906) ou ceux d’Ambroise Vollard (1909) et de Daniel-Henry Kahnweiler (1910) par Picasso et des ensembles de peintures et de sculptures, jamais réunies. Elles mettent en valeur l’évolution à rebondissements du cubisme, remontant aux sources primitivistes (avec des sculptures tribales collectionnées par les artistes), et à la fascination des cubistes pour Gauguin et Cézanne. Elles reflètent la progression formelle du mouvement, d’une première étape cézannienne (avec la présence de l’exceptionnelle nature morte de Picasso, Pains et compotier sur une table, 1909) vers une transcription analytique hermétique (1910-1912) transformée en version plus synthétique (1913-1917), qui marque le retour de la représentation et de la couleur.

La part la plus révolutionnaire du cubisme – l’invention des papiers collés, des collages et des constructions de Braque, Picasso, Gris et Henri Laurens – est représentée par des grandes icônes de l’art du 20e siècle, comme la Nature morte à la chaise cannée de Picasso (1912) ou sa Guitare en tôle et fils de fer (1914). D’autres aspects illustrent l’importance et le prestige de la constellation cubiste : les liens avec la littérature sont retracés dans une salle dédiée aux critiques et aux poètes, incarnés par les portraits les plus marquants de Max Jacob ou d’Apollinaire, par le Douanier Rousseau et Marie Laurencin, les éditions Kahnweiler de livres cubistes, la collaboration entre les Delaunay et Blaise Cendrars autour de La Prose du Transsibérien en 1913, etc. La tragédie de la Grande Guerre (1914-1918) qui mobilise ou exile les artistes et leurs soutiens est retracée par des œuvres des artistes du front (Raymond Duchamp-Villon, Fernand Léger) ou de l’arrière parce qu’étrangers (Pablo Picasso, Cartes à jouer, verres, bouteille de rhum, « Vive la France », 1914-1915) qui témoignent de l’inévitable stérilisation du mouvement frappé par l’histoire (Marc Chagall, Les Portes du cimetière, 1917). La fin du parcours témoigne à la fois de la renaissance des rescapés comme Braque (La Musicienne, 1917-1918) et de l’influence exercée par le cubisme sur ses contemporains, comme Henri Matisse (Porte-fenêtre à Collioure, 1914) et ses héritiers abstraits (Piet Mondrian, Composition n°IV, 1914), Kasimir Malévitch, Croix noire, 1915 ou contestataires (Marcel Duchamp, Roue de bicyclette, 1913/1964), tous tributaires de la révolution cubiste.

Avec le soutien exceptionnel du Musée national Picasso-Paris
L’exposition est coproduite avec le Kunstmuseum de Bâle


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