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József Attila – On dit

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

József Attila – On ditJe naquis un couteau dans la main. On s’étonne,
On dit que ce sont là des mots…
Puis, je pris une plume : encor mieux qu’un couteau !
Je naquis pour devenir homme.

Si la fidélité errante pleure en toi,
On dit que tu es amoureux.
Tendresse, aux yeux mouillés, sans crainte enlace-moi !
Simplement, nous jouons, tous deux…

Je me souviens de tout, mais en moi tout s’efface.
On dit : «Comment se peut-il faire ?»
Ce qui choit de ma main, au sol qui le ramasse ?
Si ce n’est moi, c’est toi mon frère.

La terre m’emprisonne et la mer me déchire.
On me dit «Un jour, tu mourras.»
Mais que de choses ici-bas, l’on entend dire !
J’écoute, mais ne réponds pas.

*

Azt mondják

Mikor születtem, a kezemben kés volt –
azt mondják, ez költemény.
Biz tollat fogtam, mert a kés kevés volt:
embernek születtem én.

Kiben zokogva bolyong heves hűség,
azt mondják, hogy az szeret.
Óh hívj öledbe, könnyes egyszerűség!
Csupán játszom én veled.

Én nem emlékezem és nem felejtek.
Azt mondják, ez hogy lehet?
Ahogy e földön marad, mit elejtek, –
ha én nem, te megleled.

Eltöm a föld és elmorzsol a tenger:
azt mondják, hogy meghalok.
De annyi mindenfélét hall az ember,
hogy erre csak hallgatok.

*

Hearsay

I was born with a knife in my hand—
they say this is just poetry.
Trust me: a knife wasn’t enough,
so I reached for a pen. I was born a man,
too passionate for his own good,
but an infant just the same.
They say I love everything,
like putting my head in your lap.
Oh, it’s just a game.
Or is it?
I don’t remember, I don’t forget.
“Is it possible?” they say.
Whatever I drop stays where it lands,
what I leave behind,
you are meant to find.
The earth covers my body,
the sea washes over me.
I will die, I heard them say. Hearsay?

1936

***

Attila József (1905-1937)Poèmes choisis adaptés du hongrois (Les Éditeurs Français Réunis, 1961) – Préface de Guillevic – Adaptation de Jean Rousselot – Attila Jozsef Selected Poems

(iUniverse, 2005) – Translated by Peter Hargitai.

Découvert ici : Les Quatre Saisons


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