(écrit sous influence)
C'est connu, Ernest Hemingway aimait bien se taper un triple ou deux.
En effet, il tâtait tant de la bouteille qu'un autre écrivain, Philip Greene celui-là, s'en est inspiré pour écrire un livre complet sur les habitudes de boissons de "papa", un livre appelé habilement To Have & Have Another.
Greene est lui-même grand amateur de cocktail (et d'Hemingway). au point d'avoir co-fondé le Musée du Cocktail Américain.
7 Questions sur les habitudes de consommation de l'auteur du Vieil Homme & La Mer.
Lundi:
Hemingway adorait boire, mais s'empêchait-il de le faire en écrivant?
Non.
Lorsqu'on lui a demandé si la rumeur qu'il prenait un pichet entier de martinis chaque matin afin de se partir sur la machine à écrire, il aurait répondu : "JEEEEESSSSSSSSSUS CHRIST! Qui boit sur la job? Faulkner peut-être, mais encore, je peux dire quand, exactement, dans la page, il a commencé à boire. De toute manière qui sur terre mélangerait plus d'un martini dans un même pichet?"
Mardi:
Amoureux de Cuba, était-il aussi amoureux du Mojito?
Non.
Hemingway vivait en Havane. Il est donc certain qu'il a goûté au mojito, fierté cubaine. Mais le lien d'affection entre Ernest et le mojito ne peut qu'être tiré de la Bodeguita del Medio (la légende urbaine). Une inscription sur un mur d'un bar cubain, attribuée à Hemingway, confesse un amour démesuré pour le mojito. Assurément une arnaque. Ce qui a été confirmé par des experts en calligraphie. Hemingway était diabétique. Il prenait donc ses drinks (même son absinthe et ses doubles daiquiris) sans sucre. Le mojito, trrrrrrrrrrès sucré, ne devait pas être sa tasse de thé.
Mercredi:
Hemingway avait beaucoup de drinks "pour se partir" favoris mais quel était son préféré?
Le dry martini.
L'auteur pensait globalement mais buvait local. Ses personnages buvaient souvent ce qu'il buvait lui-même en entrant dans une ville, et les martinis sont une constante. Toujours plus dry que le dernier bu. Dans Across The River & Into the Trees, le colonel Richard Cantwell commande un Montgomery Martini: 15 portions de gin pour une de Vermouth. Dans A Farewell to Arms, Frederic Henry anticipe de boire des martinis: "Je n'ai rien goûté de plus cool et de plus propre. Ce drink me fait sentir civilisé".
Jeudi:
Hemingway aimait beaucoup les martinis mais aimait-il aussi beaucoup autre chose?
Oui. Le vermouth.
Quand il récupérait à l'hôpital, blessé, pendant la Première Grande Guerre, il demandait à ses amis de lui glisser illégalement des bouteilles de ce drink dans sa chambre d'hôpital. Fans d'Hemingway, ça vous semble familier? Dans A Farewell to Arms, le protagoniste principal fait la même chose: "J'ai demandé à ce qu'on fasse venir mon porteur, et lui ai demandé, en italien, de me faire passer des bouteilles de Cinzano, un flasque de Chianti et les journaux de fin de journée." Un de ses drinks préférés, à bord du bateau Pilar, était justement un Vermouth panaché. Un mélange de vermouth dry et d'amertume angostura.
Vendredi:
Comment aimait-il ses drinks?
Glacés.
Dans une lettre adressée à son éditeur, Ernest décrit comment il utilise une boîte de balle de tennis, pour y placer de la glace et en faire un "shaker" en mixant ses martinis. Il ne faisait pas seulement faire congeler ses verres vides, avant déversement et consommation, mais il faisait aussi congeler les oignons de cocktail pour ses cocktails espagnols. Il se vantait de produire les martinis les plus froids au monde. Si froid que lorsqu'on en saisissait les verres, ces verres restait collés quelques secondes à la main.
Samedi:
Hemingway a-t-il inventé le Bloody Mary?
Vraiment pas certain.
Il existe bien des légendes autour du Bloody Mary. L'une d'elle raconte que ce drink aurait été servi une toute première fois dans l'histoire du drink, à Ernest Hemingway à Paris. La légende dit que les médecins lui avaient interdit de boire de l'alcool, et que son épouse, Mary, veillait à ce qu'il respecte cette condition. Un rusé Ernest aurait soudoyé un barman du Ritz afin qu'il lui verse de bonnes doses de Vodka dans ce qui semblait n'être qu'un jus de tomates, orné d'un très santé céleri. Ayant eu le meilleur sur sa "bloody wife", Hemingway et le barman auraient ensuite baptisé le drink tel qu'on le connait. Mais ça relève du mythe.
Dimanche:
Ernest buvait surtout seul, chez lui?
Vers la fin de sa vie, sur un tabouret de bar qu'il avait chez lui. Oui.
Mais dans sa vie extrêmement aventureuse, dans la Première Guerre Mondiale, dans la génération perdue parisienne, dans ses safaris africains, dans ses voyages de pêche dans le Golfe, couvrant le Guerre Civile Espagnole, dans la Seconde Grande Guerre à chasser les sous-marins allemands sur la côte cubaine, Ernest ne se privait surement pas nulle part.
Il vaut mieux aller plus loin avec quelqu'un que nulle part avec tout le monde*
*Ça c'est Pierre Bourgault par exemple...