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Amour plus ou moins propre

Publié le 10 novembre 2018 par Alexcessif

« Le soir du combat, tu sentiras comme une piqûre d'insecte. C'est l'amour-propre qui te turlupinera. L'amour-propre tu l'emmerdes ! L'amour-propre fait mal, il ne sert jamais à rien. Au cinquième round tu te couches. » Marsellus Wallace. Pulp Fiction  Amour plus ou moins propre


Cela faisait un moment que je me couchais.  Dès vingt heures ! 

Je n’avais même plus la sensation de marcher debout au lever quelques heures plus tard. Je rampais dans cette fin de vie pour me relever dans celle d’après. Je rejoignais chaque matin au plus tôt le gros de la troupe qui formait le rang, où je n’étais plus cette tête décalée sur le coté avec une curiosité puérile, cherchant à voir, au loin, la ligne d’horizon. Bien calé au chaud sans l’exposition à tous les dangers, j’avais trouvé une planque bien décidé à ne pas faire de vagues. Toutefois peu soucieux d’un confort poisseux, j’agissais plus par défi que par contrainte et j’étais au première loges pour assister au lever du soleil sept jours sur sept avec enthousiasme.
Dans cette ville, qui connut Marcel Proust et le plus célèbre incipit de la littérature française « Longtemps je me suis couché de bonne heure » la ville et l’idée m’allaient comme un gant. Je n’étais pas passé « Du coté de chez Swan » ni de ses mœurs ambiguës et pourtant, j’étais bel et bien dans la chambre du roi et faisais partie de sa cour. J’assistais au lever et je jouissais de ses rayons généreux en décalage cependant, conséquence d’une petite taille qui faisait que sa lumière me touchait vingt centimètre plus tard que la moyenne. 
Cela ne suffisait plus ! Des courtisans plus alertes allaient aux devants de l’astre précédant ses demandes et exécutant des ordres qu’il n’avait pas encore donnés. J’ignore comment cela est possible mais du jour au lendemain dix bons points ne valurent plus une image. 
Sans doute étais-je remonté sur le ring, naïf une fois de plus, peut-être une fois de trop, avec trop de foi. Au dernier round de la vie d’avant, je m’étais relevé durant le décompte fatal de l’arbitre avant le 10 fatidique annonçant le knock-out. La pesanteur avait bien failli m'avoir. J’étais à terre mais je croyais fermement que dix bons points valaient encore une image. 
Alors je me relevais avant le dixième, étourdi et titubant cherchant la récompense. 
Pourtant l’arrêt qu’on pense n’est pas le terminus où tout le monde descend! 

« Le soir du combat, tu sentiras comme une piqûre d'insecte. C'est l'amour-propre qui te turlupinera. L'amour-propre tu l'emmerdes ! L'amour-propre fait mal, il ne sert jamais à rien. Au cinquième round tu te couches. » 
Sacré Marsellus ! 
Try it again, petit d’homme, ça finira bien par tourner et souviens toi que l'amour propre ne le reste jamais longtemps chez les plus lourd que l'air !


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