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communiste (PCF), soutient les Gilets jaunes et souhaite que son parti passe de « l’opposition » à la « proposition ».

Publié le 27 novembre 2018 par Particommuniste34200

A 49 ans, le député du Nord Fabien Roussel succède à Pierre Laurent. Le tout nouveau secrétaire national du Parti communiste – qui nous accorde sa toute première interview – a la lourde tâche de redonner de l’élan à un parti en déclin.

Le mouvement des Gilets jaunes ne semble pas s’essouffler. Le soutenez-vous ?

FABIEN ROUSSEL. On les soutient, même s’il y a dans le mouvement des gens avec des agissements condamnables mais ça, les Gilets jaunes eux-mêmes le dénoncent ! Nous demandons au gouvernement d’entendre les demandes qu’ils formulent. La hausse des taxes sur l’essence et le diesel, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Si Emmanuel Macron n’entend pas que les Français en ont marre de travailler pour des clopinettes, que les retraités ne supportent pas de perdre du pouvoir d’achat, ils continueront à manifester. Ils auront le soutien du Parti communiste, qui demande qu’il revienne sur les hausses de taxes pour le début de l’année.

Comment répondre à cette colère des Gilets jaunes ?

Il faut des réponses concrètes sur le pouvoir d’achat ! Et commencer par augmenter le smic et les pensions ! Relever le défi climatique est crucial, mais on ne peut pas le faire en France avec 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, avec des smicards qui ne peuvent pas s’acheter des voitures non polluantes, avec des transports qui sont toujours plus chers.

Que pensez-vous de la proposition de Laurent Berger (CFDT) de réunir syndicats, associations et organisations patronales pour construire un « pacte social de conversion écologique » ?

L’idée est bonne. Il y a besoin d’un Grenelle social et écologique. On ne doit pas opposer la fin du monde et les fins de mois difficiles.

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Vous venez d’être élu secrétaire national du PCF. Qu’est-ce qui va changer avec vous ?

Il faut que nous soyons un parti plus combatif, tourné vers l’action. Toujours la tête dans les étoiles mais les pieds plus ancrés dans la glaise ! Et que l’on continue à se battre sur le pouvoir d’achat pour faire bouger les choses. C’est un PCF qui va se tourner résolument vers le monde du travail, les salariés, les ouvriers, les infirmiers, les enseignants. Nous devons partir de leur colère et leur redonner de l’espoir.

Comment comptez-vous faire pour moderniser l’image du parti ?

Désolé d’avoir 100 ans d’existence ! Nous avons participé à la résistance, au Front populaire, à Mai 68, à la reconstruction de la France avec le général De Gaulle. Nous avons peut-être une image qui n’est pas jugée assez moderne, mais nous sommes connus et nous pouvons être jugés à partir de cette histoire-là. Je la porte et j’en suis fier. Maintenant, il y en a une autre à écrire.

Vous avez axé une bonne partie de votre discours sur l’écologie. On a longtemps reproché au PCF de ne pas être assez « vert »…

Le parti a beaucoup travaillé sur ce sujet ces dernières années. Je ne dis pas qu’on a toujours été à la pointe, mais oui, le Parti communiste du XXIe siècle doit davantage s’emparer de la question écologique.

Quel est votre rôle dans l’opposition à Macron ?

Nous devons redonner de l’espoir aux Français. Car la colère qui s’exprime aujourd’hui, si elle n’est pas nourrie, peut être dangereuse. La colère seule ne produit rien de bon. Le PCF est dans l’opposition mais il doit être dans la proposition. Etre le parti du « pour ».

Les communistes peuvent-ils aller seuls aux élections européennes ?

On n’est jamais seul quand on construit une liste de 79 noms ! Je souhaite que Ian Brossat puisse conduire cette liste, et qu’on continue de discuter avec les forces de gauche qui s’engagent sur la remise en cause des traités européens actuels. Mais cette discussion ne peut pas s’éterniser.

Quelles seront les alliances du PCF aux municipales ? Plutôt PS, plutôt France insoumise ?

Ce sont les élections où il est possible de construire les rassemblements les plus larges. Ce ne sera pas le PS ou LFI, ce sera parfois peut-être les deux ! Nous porterons des propositions qui seront liées aux réalités locales. Il ne faut rien s’interdire si c’est dans l’intérêt des habitants. Soyons ouverts, ouverts, ouverts !

Les rapports ont été tendus avec Jean-Luc Mélenchon ces dernières années. Cela va-t-il changer ?

Je ne nie pas qu’il y ait eu des tensions ici et là, notamment au moment des élections législatives. Mais aujourd’hui, nous, les députés communistes, travaillons bien avec les Insoumis à l’Assemblée nationale. Il n’y a pas de rapport conflictuel. On se parle, on se le dit quand on n’est pas d’accord. Il faut regarder devant. Le passé est un œuf cassé, l’avenir est un œuf qu’on couve. Couvons l’avenir !


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