Critique Ciné : Roulez Jeunesse (2018)

Roulez Jeunesse // De Julien Guetta. Avec Eric Judor, Laure Calamy et Brigitte Roüan.

J’ai toujours eu beaucoup de sympathie pour Eric Judor (et accessoirement son comparse de toujours, Ramzy Bedia). Même si l’acteur ne brille pas dans tous les films où il peut jouer (Alad’2…), il trouve ici un petit film sans prise de tête qui saura jouer avec plusieurs nuances de sa personnalité. A la fois cette tendresse qui se lit toujours dans son regard, ce côté flou qui le rend attachant et drôle mais aussi l’histoire de Roulez Jeunesse qui parvient à lui donner un côté héroïque réussi. Si je préfère presque le Eric Judor que Quentin Dupieux a pu mettre en scène au cinéma, je trouve que Julien Guetta trouve une façon assez intéressante de créer un parallèle. Roulez Jeunesse mélange alors tout un tas de thématiques, à commencer par les liens familiaux, les responsabilités qui sont celles d’être père de famille. Pour ce premier long métrage, le réalisateur tente alors de jouer avec les sentiments du spectateur sans pour autant tomber dans le pathos. C’est assez soft d’ailleurs et assez réservé, mais justement, dans cette proposition de cinéma, l’histoire est vivante et émouvante à la fois. La relation entre Alex et ces enfants est pleine d’idées, parfois farfelues et même si tout ne fonctionne pas forcément de façon brillante, et que Roulez Jeunesse n’est pas un film indispensable, il n’en reste pas moins agréable à suivre.

Alex, 43 ans, est dépanneur automobile dans le garage que dirige d'une main de fer sa mère. Un jour, il dépanne une jeune femme et passe la nuit chez elle, mais au petit matin elle a disparu lui laissant sur les bras trois enfants.

Le film a cependant du mal à faire sourire. Mais ce n’est pas vraiment l’axe principal sur lequel Roulez Jeunesse veut se concentrer. En effet, il cherche plutôt à nous séduire avec son côté grave sur les relations entre un homme, célibataire, qui se retrouve avec des enfants sur les bras. C’est une thématique récurrente au cinéma, notamment chez les américains, mais Julien Guetta tente d’en faire une comédie moderne sur la parentalité et notamment sur le père de famille qui doit prendre ses responsabilités. Eric Judor n’est pas pour autant ici à contre emploi et sait nous amuser de quelques phrases sympathiques. Sans être indispensable, Roulez Jeunesse saura séduire les fans de l’acteur et ceux qui auraient envie d’une comédie douce amère sur un sujet certes classique mais traité sous un angle sympathique et sans prise de tête. L’humanité qui se dégage de Roulez Jeunesse saura donc faire le plus gros du travail pour ceux qui oseraient s’aventurer ici et je regrette presque d’avoir raté ce petit film au cinéma. Pas qu’il méritait nécessairement grande notoriété, mais une fois vu il ne laisse pas le spectateur dans un état léthargique avec l’envie de tout casser, juste avec l’envie d’être peut-être plus attentionné aux autres dans la vie.

Note : 5/10. En bref, une comédie douce amère bienveillante qui ne tombe pas dans le pathos. Correct mais pas indispensable non plus.

Date de sortie : 25 juillet 2018