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Esmeralda, de Bernard Fischli

Publié le 01 décembre 2018 par Francisrichard @francisrichard
Esmeralda, de Bernard Fischli

Dans un futur plus ou moins lointain...

Il y a eu une guerre interplanétaire entre Mars et la Terre, c'est-à-dire entre un endroit  froid, sec, irrespirable et un endroit chaud, sec, irrespirable.

La Terre a gagné, faute de combattants.

Les colonies, ce sont des planètes que l'armée prétend avoir découvertes, là-bas, très loin dans l'espace. 

S'y rendent ceux qui n'ont plus rien à perdre, c'est-à-dire la plupart des gens.

Marko est de ceux-là. Il se rend à Esmeralda à bord d'un vaisseau qui fait des sauts pour y parvenir: Un machin va d'un point à un autre sans passer par le milieu.

Marko a quitté la planète bleue pour la planète verte, d'où son nom, Esmeralda. On a envie de dire qu'il l'a fait parce qu'il pensait que l'herbe y était plus verte...

Dans un sens, il ne s'est pas trompé: le vert y est la teinte dominante. Dans un autre, il va de surprises en surprises. Car, sur Esmeralda, la Nature est carrément hostile.

Il ne faut pas se fier aux apparences. Elles sont réellement trompeuses, disent les instructeurs militaires aux nouveaux colons. Car ce qui a un air familier ne l'est pas, mais alors pas du tout:

Ce que vous prendrez pour un arbre se déplacera soudain dans votre direction en lançant vers vous ce que vous auriez tort de prendre pour des lianes. L'eau grouillera de germes qui nécroseront votre oesophage en une heure. Un rocher cédera sous votre poids et se mettra à vous digérer vivant.

Le fait est donc que Esmeralda est un endroit humide, irrespirable, où il faut apprendre à survivre et où les colons morts sont plus nombreux que les colons vivants. Où, en attendant, de s'aventurer dans la forêt dominante, les colons sont confinés dans une base bétonnée.

Une scientifique leur précise ce qui les attend:

Ici, nous avons des plantes qui se déplacent, ou des animaux fixés au sol, des plantes qui dévorent des plantes, tellement de créatures bizarres que nous avons été obligés de tout réinventer. Nous avons appelé biotes tout ce qui vit sur Esmeralda.

Ici, comme partout ailleurs dans l'univers, il y a des humains qui profitent de n'importe quelle situation pour devenir les prédateurs des autres. C'est ce que découvre peu à peu Marko.

Mais il découvre aussi qu'il y a toujours, comme partout ailleurs, des humains qui leur résistent et se trouvent des alliés dans la Nature, sans bien savoir toutefois s'ils n'en sont pas les captifs consentants...   

Il ressort de ce premier volume de la trilogie annoncée de Bernard Fischli que la grande leçon de toute survie en milieu hostile est l'adaptation. Marko se demande s'il sera encore possible alors de parler d'humanité.  

Mais n'est-ce pas le propre de l'homme de s'adapter, d'évoluer? A l'homo sapiens ne doit-il pas succéder l'homo esmeraldensis?

Francis Richard

Esmeralda, Bernard Fischli, 256 pages, Hélice Hélas


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