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#GiletsJaunes : l'insupportable violence du système médiatique

Publié le 10 décembre 2018 par Despasperdus

Surgi du peuple avec toutes les contradictions qu'il peut comporter en son sein, le mouvement des gilets jaunes a d'abord ravi les médias dominants, en d'autres termes ces organes détenus par l'Etat ou des oligarques et généreusement subventionnés par les deniers publics : mazette, ils dénoncent les taxes et les impôts !

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Il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour qu'ils affirment que les gilets jaunes étaient quasiment l'avant garde du néolibéralisme avec quelques grumeaux racistes, ce qui aurait pu les rendre d'autant plus sympathiques aux yeux de certains d'entre-eux !

Et puis, le mouvement s'enracinant et s'amplifiant, des revendications égalitaires et même écologiques sont apparues. Les gilets jaunes sont devenus moins sympathiques aux yeux de l'éditocratie.

Le moins de taxes et d'impôts n'était plus exactement synonyme d'un non à l'impôt mais plutôt la revendication d'un impôt juste, d'une fiscalité socialement mieux répartie, d'une meilleure redistribution des richesses pour de vrais services publics, égalitairement présents sur le territoire et pour tous les habitants du pays. Et même, la dénonciation de l'évasion fiscale et de la complicité du pouvoir plus sensible aux intérêts particuliers de l'oligarchie qu'à l'intérêt général de toute la population !

Le pouvoir politique faisant la sourde oreille, les gilets jaunes ont durci le ton, dénonçant les inégalités sociales, les sdf abandonnés à leur sort, le smic trop bas, les minimas sociaux au-dessous du seuil de pauvreté.

Enfin, ces deux derniers samedis, la peur a changé de camp. Les gilets jaunes ont pris des airs de sans-culottes en voulant aller chercher le président de la République et en demandant sa tête !

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Le pouvoir macronien a bien tenté d'éteindre le feu, mais trop tardivement. Il a commencé à lâcher du lest et malgré les appels au calme des médias dominants, le torchon brûle !

Devant cette mobilisation sociale et les quelques voitures brûlées, les vitrines brisées, les barricades improvisées, les pavés lancés, les médias dominants ont montré qu'ils étaient les auxiliaires du pouvoir et des super privilégiés ! De vrais chiens de garde qui ont tenté de réduire le mouvement aux sempiternels casseurs.

Mais, qui sont les casseurs ? De qui les casseurs sont le nom ? Des gilets jaunes? Certainement une infime minorité exaspérée. Mais à coup sûr, des individus sans foi ni loi qui ont assimilé les préceptes du néolibéralisme et qui les appliquent dans un lieu où la loi du plus fort règne au détriment de la majorité des manifestants qui défendent le bien commun !

Aussi, à chaque fois qu'un gilet jaune, un syndicaliste ouvrier ou un homme politique de gauche (LFI, PCF) était invité à s'exprimer, le chien de garde commis d'office posait systématiquement la même question... en guise de sommation :

« Etes-vous favorable à la violence ? »

Évidemment non, nous la condamnons, mon bon, mais est-il possible à un privilégié qui défend et justifie depuis des mois, des années, voire des décennies la régression sociale, de comprendre la détresse et l'épuisement de ces citoyen-ne-s qui n'en peuvent plus de survivre au jour le jour, de devoir compter au centime près, d'être à découvert alors que la fin du mois est lointaine, et, in fine, d'avoir conscience d'être sacrifiés par le pouvoir en place pour gaver, toujours plus, une poignée de super privilégiés ?

On aurait aimé que ces mêmes "journalistes" et autres "experts" posent systématiquement aux ministres et aux élus LREM ce genre de questions :

« Allez-vous poursuivre votre politique de régression sociale et de violence sociale qui plonge et qui maintient dans la misère et la précarité des millions de gens ? »

Ou :

« Encouragez-vous les CRS à utiliser des moyens disproportionnés qui ont déjà tué une octogénaire à Marseille, arraché une main et un pied à des manifestants, éborgné et défiguré des lycéens ? »

Ou :

« Ordonnez-vous à la police de recourir aux humiliations collectives et publiques comme celle qui s'est produite à Mantes-la-Jolie pour mater la mobilisation ? »

Évidemment non, les médias dominants défendent un ordre économiquement, culturellement et socialement injuste... tant et si bien qu'ils seront capables, le moment venu, de justifier au nom de la liberté et de la République, le recours un état de siège.» !

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