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Comment vérifie-t-on qu’un défunt est bien mort ?

Publié le 15 décembre 2018 par Daniel Leprecheur
La question peut sembler déplacée, pour ne pas dire outrancière. Et pourtant : les faits divers reviennent régulièrement sur des cas d'individus déclarés morts, certificat à l'appui, et qui se réveillent en pleine morgue, durant la cérémonie des obsèques, provoquant la panique dans l'assemblée. Pire, certaines anecdotes évoquent des personnes embaumées, inhumées ou incinérées vifs. Ainsi en février 2018, c'est une jeune brésilienne qui, enterrée inconsciente, va lutter onze jours durant, enfermée dans son cercueil, avant de succomber. Comment vérifie-t-on qu’un défunt est bien mort ?

Ce type de drame est fort heureusement extrêmement rare, voire exceptionnel, et survient généralement dans des pays en voie de développement où les moyens médicaux manquent. Il n'en demeure pas moins que chaque nouveau dossier ranime les peurs, les angoisses ancestrales, alimentées en parallèle par les fictions romanesques et les productions cinématographiques.

N'oublions pas qu'au XIXème siècle, il était tout à fait envisageable pour ceux qui en avaient les moyens, d'être mis en terre avec une cloche érigée au-dessus de la tombe, raccordée au cercueil par un fil pour pouvoir avertir les passants en cas de résurrection. Du reste, les traités médicaux de l'époque reflètent cette anxiété.

Désormais, les progrès de la science et de la technologie permettent d'affiner le diagnostic et de réduire très considérablement la marge d'erreur. De quoi s'agit-il ? Quels sont les paramètres pris en compte ?

Mesurer les signes

Aujourd'hui, les moyens scientifiques ne manquent pas pour vérifier et certifier le décès d'une personne. Le corps médical va s'attarder sur des signes corporels spécifiques :

Les signes dits négatifs portent sur l'absence de vie.

  • Il s'agit de la disparition du pouls, de l'arrêt de la respiration et des battements cardiaques.
  • On prend également en compte la non réactivité des pupilles et la pâleur de la peau.
  • Précisons néanmoins que ces indices peuvent être confondus avec ceux indiquant un coma profond. Il faut donc observer d'autres paramètres.

Les signes dits positifs marquent l'enclenchement du processus de décomposition de la dépouille. Ils surviennent dans la journée qui suit le décès.

  • La rigidité cadavérique apparaît quelques heures après le dernier souffle, saisissant le cou, puis sur la face pour ensuite s'étendre aux membres.
  • La température corporelle interne va s'abaisser d'un degré toutes les soixante minutes jusqu'à atteindre l'atmosphère ambiante. La peau refroidit beaucoup plus vite.
  • On tient également compte des taches, aux nuances rouges ou violettes, provoquées par la chute du sang dans les tissus et qui apparaissent quelque vingt minutes après la mort.

Un ensemble de précautions

Outre ces indices spécifiques, il faut avoir à l'esprit que l'on meurt de moins en moins chez soi (25 % de la population en moyenne), sous contrôle du médecin de famille qui signe le constat de décès après un examen sommaire. Actuellement, on rend principalement l'âme en milieu hospitalier, où les personnels disposent d'appareillages sophistiqués pour pratiquer les examens nécessaires et neutraliser les erreurs. On pense notamment aux électrocardiogrammes, aux électrocardioscopes, aux encéphalogrammes, tout un arsenal de machines qui affinent les résultats.

Une fois le certificat de décès signé, on dispose d'un à six jours pour organiser les obsèques. Durant ce laps de temps légal, le corps va passer entre plusieurs mains d'experts : l' agent de chambre mortuaire qui va laver la dépouille, éventuellement un représentant religieux qui va pratiquer les rites funéraires adéquats, les membres des pompes funèbres qui vont l'emmener et la préparer pour la mise en bière, peut-être le thanatopracteur qui va pratiquer les soins de conservation. Tous sont à même de vérifier le décès d'une personne ou de repérer d'éventuelles traces de réanimation.

Pour conclure, les moyens ne manquent plus pour s'assurer du décès d'un individu, et le temps où les croque-morts mordaient le gros orteil des cadavres afin de vérifier qu'ils étaient trépassés est révolu. Si toutefois l'angoisse persiste, rien n'empêche de spécifier dans ses ultimes volontés qu'on refuse tout soin de conservation impliquant l'injection de liquide, qu'on privilégie une simple toilette du corps, et qu'on situe ses funérailles six jours après le décès. On peut également demander à être placé en enfeu, un caveau hors-sol, pour peu que le cimetière sélectionné en possède un.

Ces indications peuvent être inscrites dans son contrat de prévoyance obsèques ; il est vivement conseillé d'en parler avec un médecin, un conseiller funéraire, voire avec un assureur spécialisé, autant de spécialistes qui sauront rassurer, orienter la réflexion et les dispositions à prendre.

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