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"Traité d'économie hérétique" de Thomas Porcher, OU "Pourquoi j'ai passé un Bac B et pas un Bac A"

Publié le 03 janvier 2019 par Hizine2t @HizineMag

"Traité d'économie hérétique"
Edition Fayard
Thomas Porcher
Tout d'abord, rappelons pour la jeune génération, ce que sont un Bac B et A, car depuis le siècle dernier, les appellations ont changé. Bac B = Economie et Social = Bac ES. Bac A = Lettres (se déclinant en A1, A2, A3) = Bac L.
Maintenant, pour mon vœu se portait-il sur les Lettres et pas l'Eco ? Tout simplement, parce que je née pour les lettres, le respire pour les mots, je vis pour les histoires ! Lire, écrire, interpréter, chanter, avec les mots, tout me va ! Et, comme de toutes les matières, c'est Lettres, que je préfère, et bien, j'étais "bonne", comme on disait, et cela, dés le primaire. D'ailleurs, j'ai toujours eu la côte avec les profs de Français. c'est un signe !
Aussi, quand en 3ème, il a fallu faire ses vœux, j'ai choisi... Lettres. Sauf qu'en ce temps-là (1989), une fille d'ouvriers immigrés italiens, était jugée peu apte à suivre de grandes études. Pas apte du tout, même. Alors, il fut décidé que j'irais en "G". En "G" ? C'est quoi ce truc encore ? Doucement, jeune, je t'explique. Le Bac "G", c'était le Bac "compta-secrétariat", autant dire, rien à voir avec moi ! Verdict accompagné de la petite appréciation qui tue "Si elle s'en sort en "G", déjà, elle aura de la chance!". Voilà comment mon destin fut scellé.
Oui, mais alors pourquoi faire un Bac B ? Parce que, Mesdames et Messieurs, je voulais prouver à ces ploucs de profs et surtout cette c......e de prof principale, que j'en avais sous le capot et sous la caboche ! Et comme mon frère s'en sortait dans cette filière, pourquoi pas moi ?
Après la seconde, j'entre enfin en "B", et là, surprise, je m'en sors plus que bien . Sans réel intérêt pour Keynes, Taylor et le Serpent monétaire, (loin s'en faut) mon esprit de synthèse, se met en marche tout seul. Sans effort. j'analyse, je comprends, je restitue. Et, j'ai mon Bac B ! Enfin, sans gloire, puisque j'ai eu 2 en maths... Mais c'est une autre histoire.
Donc, je décroche ce foutu Bac, et m'envole vers de nouvelles aventures ! A moi, théâtre, spectacle et littérature ! Autant vous dire, que d'éco, plus jamais je n'en fis.
L'histoire pourrait s'arrêter là, mais ce n'est pas mon genre. On peut vivre de mots et d'eau fraîche, je baignais, néanmoins et plus ou moins consciemment, dans un minestrone de lois, de droits et de devoirs, socio-économiques, qui se rappelaient à moi notamment lors des élections présidentielles. Crise, dette, impôts, retraites, efforts, inflation, indexation, chômage, marché du travail, SMIG, SMIC, RMI, RSA, immigration, Europe des 12,des 13, des 14, des 28 ... Finalement, un nouvel Ubu était élu, et c'était reparti pour un tour de manège.
Excepté qu'un jour, Le Pen père fut au 2ème tour. Choc.
Finie l’insouciance. J'ouvre les yeux, un peu plus grands sur le monde qui m'entoure, et ce n'est pas beau à voir. La vie continue, et ça va vite, très vite. Irak, Ben Laden en mobylette, les tours jumelles, "Non" au référendum européen non entendu, non retenu. Et ça continue.
2008, crise économique mondiale. Et ça va mal. Je suis touchée, comme beaucoup, et je comprends que quelque chose ne va pas, mais alors pas du tout ! Attentats, Charlie, Daesh, le climat qui clignote, de la COP21, il ne restera rien, les migrants qui se noient devant moi, devant nous, la peur pour soi, la peur de l'autre, la misère partout...
2017, nouvelle élection présidentielle, Le Pen fille est au 2ème tour. Dégoût. Cette fois encore, je vote contre, puisqu'il faut faire barrage, mais moi, je ne "marche pas". Je devine que ça ira mal, et ça va mal. Et que ça doit changer, en commençant par moi.
Apprendre pour comprendre, comprendre pour agir. je m'intéresse, je cherche, j'écoute, je vois, je lis.
Ainsi, l'économie revient dans vie. et c'est avec le "Traité d'Economie Hérétique - En finir avec le discours dominant" de Thomas Porcher- économiste de profession-, que je comprends, que je suis apte à comprendre et décoder la méthodes des discours politiques, parfaitement huilés, qui tournent en boucle, avec des mots clés : crise, PIB, dette publique, Code du travail, flexibilité, et autres gros mots qui font peur.
Heureusement, derrière ce ronronnement dominant et mortifère, se cachent d'autres points de vue, d'autres pistes de réflexion, voire, des solutions alternatives. Reste à les laisser émerger et se répandre, non seulement auprès du  grand public, mais bien, de certains médias à la papa, et surtout de nos dirigeants bedonnants, nantis et de la Finance, les copains...
Et pour vous donner envie, voici "10 principes d'autodéfense citoyenne", proposés par Thomas Porcher , pour écrire, une nouvelle histoire :

1/ Toujours se méfier des remèdes miracles que l'on pourrait appliquer partout et qui fonctionnent comme par magie.
2/ Ne jamais se laisser imposer les limites du possible.
3/ Un individu n'est jamais seul responsable de sa réussite ou de ses échecs.
4/ Ne jamais croire que la flexibilité du marché du travail est un remède au chômage.
5/ Avant de dire qu'il faut baisser la dépense publique, essayer de comprendre ce qu'elle recouvre.
6/ La finance n'est l'amie de personne... Sauf des financiers.
7/ N'ayez pas peur de la dette publique.
8/ Cessez d'écoutez les beaux discours sur le réchauffement climatique, vérifiez les actes.
9/ Si vous aimez l'Europe, critiquez la Commission européenne.
10/ Ne croyez pas que le libre-échange profite à tous.

A bon entendeur, citoyen-ne, salut ! 


T.T

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