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Gilets jaunes : un mouvement entre misère sociale et intellectuelle

Publié le 07 janvier 2019 par Ralph
Gilets jaunes : un mouvement entre misère sociale et intellectuelle

Manifestation des « gilets jaunes », le 5 janvier 2019 à Bordeaux (Gironde), à l’occasion de l’acte 8 de la mobilisation. Crédit photo : PQR/SUD OUEST/NP/MAXPPP

PARIS, par Ralph Bechani

A la question, pourquoi tant violences ? La réponse tient une phrase : sans aucun argument, sans réflexion ou point de vue global, et face à un vocabulaire qui manque furieusement, alors on use de la force physique, des insultes, des menaces et de son désarroi en forme de désespoir.

Voilà sept semaines, désormais, que comme mes confrères, je traite de la crise des « gilets jaunes ». En alimentant chaque jour des dizaines de radios FM, web ou numérique partout en France, j’ai su rester calme et concentré sans prendre partie, fidèle à ma doctrine journalistique. Un curieux mélange de comportement apathique et de neutralité.

Aujourd’hui, c’est la première fois que je m’exprime plus largement sur cette mobilisation, que j’ai qualifié, ce matin, sur Twitter « de mouvement entre misère sociale et intellectuelle ».

Il est vrai que la plupart des manifestants ont majoritairement peu ou pas diplômes, et d’une manière ou d’une autre, ils ont été frappé par des accidents de la vie, personnellement ou professionnellement.

Parti d’une revendication contre la flambée des prix à la pompe, à l’occasion d’un acte I, datant du 17 novembre 2018, et au moment même où le tarif de brut était en nette baisse, le mouvement des « gilets jaunes » semblait bon enfant. Mais rapidement, la violence, les affrontements, la casse… sont venu gâcher la fête.

Pire, comme moi, la plupart de mes confrères ont voulu faire simplement leur travail en invitant des manifestants, en se rendant sur les points de blocages ou les défilés. Mais en retour, comme les policiers et gendarmes qui interviennent au quotidien, nous avons eu droit à des insultes, des violences ou des campagnes de dénigrement.

Un mouvement « décrédibilisé »

Pourtant la mobilisation est faible. Après des années de journalisme sur le terrain, c’est surement le mouvement le moins suivi que j’ai pu couvrir. Mais, voilà, face à un discours contradictoire du gouvernement et de l’Elysée, une réponse trop flou et un concept de manifestations hebdomadaires par « acte », le contexte est devenu inédit, improbable et souvent insaisissable.

Les gilets jaunes, eux-mêmes sont victimes de cet imbroglio, sur fond de menaces et d’intimidations, qui empêchent toutes discussions ou négociations. Les journalistes, les politiques, les policiers, les gendarmes, les institutions… tout le monde y passe et rien en semble pouvoir mettre fin à ce qui ressemble à un mouvement devenu stérile, violent et relativement puant.


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