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Catharsis obligatoire ?

Par Richard Le Menn

Catharsis obligatoire ?

Catharsis obligatoire ?. Savoir être original, inventer, se particulariser est, depuis le Moyen Âge compris et pendant tout l'Ancien Régime, une marque de goût, de distinction... Bien sûr, si cela est fait avec finesse. Ceci dit, si le 'bon goût', les belles, fines et courtoises manières sont importantes, des soupapes de défoulement sont aussi nécessaires, afin de sortir de l'image que l'on donne ou se crée... ou que la société nous apprend à composer ; aussi parce que le plus important est peut-être de savoir se relaxer, se relaxare, profondément ! Les saturnales romaines, la fête des fous médiévale puis le carnaval de l'époque moderne (à partir du XVIe siècle) occupaient une place importante dans le calendrier... moments où l'on bouleversait, mettait sens dessus dessous tous les codes sociaux. Le goût pour le déguisement est une des raisons de l'importance qu'occupe la mode en France. Par " "" "

Catharsis obligatoire ?fête " étant " teuf " en verlan) des XIXe et XXe siècles... autant d'appellations exprimant la joie et/ou la fête ! Cela est sans compter beaucoup d'autres, comme ceux liés aux masques (personnages) de carnaval, ou à la danse comme pour la polkeuse et le polkeur adeptes de la polka ; la musardine, la casinette et la pré-cétalanière ont des noms en relation à des lieux de bals réputés ; on peut ajouter la bastringueuse, le guincheur, la musette, le gigolo (de gigue, instrument de musique et danse), la gigolette, etc. Je ne détaille pas tout cela étant déjà fait dans mes deux premiers ouvrages ( ). Au XXe siècle jusqu'à aujourd'hui, beaucoup de nouvelles danses et musiques portent le nom de ceux qui les véhiculent ou le contraire, comme pour les charlestons, swings, rockeurs (rock'n'roll), rappeurs (rap), punks, new-waves, technos, grunges, eCatharsis obligatoire ?tc. Toutes les dénominations citées dans la dernière phrase ont une origine anglo-saxonne. En France, des mouvements liés à la fête et à la danse continuent d'être inventés, bien que beaucoup moins fréquents qu'aux siècles précédents, comme autour de l'univers de la java, durant l'entre-deux-guerre, qui a sa musique, sa danse, son style (genre mauvais garçon apache, casquette et rouflaquettes...), etc. Dans les années 1980, éclot un autre nouveau genre, qui ne dure que quelques années, mais est assez retentissant et complètement délirant. Il reprend l'énergie du punk et plusieurs de ses thèmes comme l'anarchie, l'habillement, la coiffure, la musique, la danse, en y ajoutant du festif coloré, de la dérision pure, du politique et des paroles en français, le tout teinté d'influences venant du monde entier. Parmi ces groupes d'une scène dite " alternative ", le plus connu est Bérurier noir, suivi par Ludwig von 88 et beaucoup d'autres, comme Les endimanchés, etc. Laurent Manet, un des fondateurs de Ludwig von 88 nous a prêté les photographies du groupe ci-dessus à gauche et ci-dessous ; la première datant de juin 1985 et conçue pour la revue Best par Jean-Yves Legras, et la seconde de novembre 1986, étant une photographie de Daniel Lainé composée lors d'une séance pour Actuel, la revue " branchée " (terme de l'époque) des années 1980. Les noms de gandins en relation avec la joie et la fête sont nombreux. Le philéortos et le philokômos grecs, et le comissator romain sont les ancêtres du gaudin, de la gaudine, de la gaudinette, du gaudisseur, de la gaudisseresse, du gaillard, de la gaillarde et du gogoi médiévaux, eux-mêmes prédécesseurs du flambard, du noceur, du viveur, de la viveuse, du soireux, du noctambule, du fêtard et du

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Laurent Manet est un artiste qui non seulement fait de la musique mais aussi des BD (La Véritable histoire de Beethoven) des objets déco et des figurines comme celle ci-dessous, qu'il a intitulée " L'inc'oyable muscadin " (voir ici et pour l'achat ici), réalisée dit-il : " dans le style du film Orange Mécanique ", et qu'il a créée à la suite de la lecture de mon premier livre ! En dessous il s'agit d'un zazou ! Laurent est un véritable passionné de l'univers des mouvements de mode, en particulier de ceux du rock qu'il connaît bien, aussi de toute évidence dans la lignée des rebelles petits-maîtres depuis les gaillards et les godelureaux médiévaux, jusqu'aux zazous et ceux qui viennent ensuite.

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