Magazine Culture

Hilde Domin – Paysage passager

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Hilde Domin – Paysage passagerIl faut pouvoir partir
et malgré ça être comme un arbre :
comme si la racine restait dans le sol,
comme si le paysage passait et que nous demeurions fermes.
Il faut retenir la respiration
jusqu’à ce que le vent se relâche
et l’air inconnu commence à nous envelopper,
jusqu’à ce que le jeu d’ombre et de lumière,
du vert et du bleu,
nous enseigne les vieux dessins
et soyons chez nous
où que ce soit
et puissions nous asseoir et nous appuyer
comme sur la tombe
de notre mère.

*

Ziehende Landschaft

Man muß weggehen können
und doch sein wie ein Baum:
als bliebe die Wurzel im Boden,
als zöge die Landschaft und wir ständen fest.
Man muß den Atem anhalten,
bis der Wind nachläßt
und die fremde Luft um uns zu kreisen beginnt,
bis das Spiel von Licht und Schatten,
von Grün und Blau,
die alten Muster zeigt
und wir zuhause sind,
wo es auch sei,
und niedersitzen können und uns anlehnen,
als sei es an das Grab
unserer Mutter.

*

Passing Landscape

We must be able to go away
and yet be like a tree
rooted in the earth
standing fast while the landscape passes.
We must hold our breath
until the wind dies down
and different air starts to encircle us
until the play of light and shade
of green and blue
shows the old pattern
and we are home
wherever that may be
and able to sit down and lean against it
as if it were the gravestone of
our mother.

***

Hilde Domin (1909-2006)Nur eine Rose als Stütze (1959) – Avec un si léger bagage/Mit leichten gepäck

(L’Oreille du Loup, 2010) – Traduit de l’allemand par Stéphane Chaumet – Translated by Elke Heckel and Meg Taylor.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Stéphane Chabrières 13365 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines