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Mariage contre nature

Publié le 17 janvier 2019 par Lorraine De Chezlo
MARIAGE CONTRE NATUREde Yukiko Motoya
Roman - 110 pages
Editions Philippe Picquier - septembre 2017
Prix (Japon) Akutagawa - 2016
San est une jeune femme mariée qui a renoncé à son travail et qui assiste chaque jour au spectacle affligeant - ou indiffèrent - de son mari inerte devant la télévision. Mais ce qui l'indiffère moins, ce qui la trouble par moment, c'est cet aspect du visage de son mari qui semble se modifier, parfois se distendre, se modifier avant de redevenir comme à l'initial. Comme si les visages des deux époux parfois tendaient à se ressembler intimement. L'anti-apologie du mariage, tout en poésie. Avec une écriture délicate, Mariage contre nature donne à lire un récit en longueur, en légèreté, en nostalgie douce, en renoncement feutrés, et parfois lance quelques salves perfides sur l'union respectée, sur l'enfermement social de certaines épouses.  Extrait :"Les hommes pénétraient profondément en moi, de la même façon que les nutriments du terreau imprègnent les racines. A chaque nouvelle rencontre, j’étais comme transplantée, je changeais de terreau. La preuve en est que je n’avais presque aucun souvenir des jours passés avec les hommes que j’avais fréquentés autrefois. Ce qui était étrange, c’est que mes partenaires cherchaient tous à me servir de terreau. Et cela finissait toujours de la même façon, je sentais mes racines menacées de pourriture à cause du terreau et je me dépêchais de briser le pot pour m’en extirper de force.
Le terreau était-il mauvais, ou était-ce les racines qui posaient problème ? Les hommes pénétraient profondément en moi, de la même façon que les nutriments du terreau imprègnent les racines. A chaque nouvelle rencontre, j’étais comme transplantée, je changeais de terreau. La preuve en est que je n’avais presque aucun souvenir des jours passés avec les hommes que j’avais fréquentés autrefois. Ce qui était étrange, c’est que mes partenaires cherchaient tous à me servir de terreau. Et cela finissait toujours de la même façon, je sentais mes racines menacées de pourriture à cause du terreau et je me dépêchais de briser le pot pour m’en extirper de force."
 Un portrait d'une part amer, glaçant, d'une femme au foyer sans enfant livrée à un certain ennui et une véritable soumission ; et d'autre part, un roman étrange qui maintient sa distance avec le lecteur par le fait qu'il est assez compliqué de s'identifier, de suivre cette histoire assez irrationnelle et passablement ennuyeuse. La chute est métaphorique, onirique. Heureuse ? L'avis de Marie - Drunkenesses booksL'avis de Cathulu - Des bouquins, des bestioles, du bric à brac

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