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le grand gloubi-boulga des #giletsjaunes (avec des morceaux de fachos dedans…) m’a fait vomir mon petit déj.

Publié le 27 janvier 2019 par Mister Gdec

le grand gloubi-boulga des #giletsjaunes (avec des morceaux de fachos dedans…) m’a fait vomir mon petit déj.

Depuis le début, le mouvement des gilets jaunes est un grand rassemblement de tout et de n’importe quoi, une juxtaposition, un empilement, puis une sédimentation des colères et des ressentiments, sur fonds de complotisme et de fake news dont le support d’origine, facebook,  est tellement tristement synonyme. On y trouve de grands gourous confus qui servent de passerelle si volontaire à l’extrême-droite radicale, des royalistes de l’Action Française, des anti-IVG, des antisémites notoires genre Ryssen en passant par les dieudonnistes, des nationalistes, des homophobes et des racistes terriblement ordinaires, des adeptes du Grand remplacement, contre le Pacte de Marrakech et autres fariboles complotistes, des « France Insoumise » prêts à signer tout et n’importe quoi avec n’importe qui, des quidams sur les ronds-points qui font des saluts nazis, des négationnistes, des islamophobes, des cheffes de rond-point cadres du FN/RN, dont la hiérarchie s’est déclarée d’emblée totalement acquise à la cause des gilets jaunes, des catholibans de Civitas,  des syndicats de flics complices, un service d’ordre confié à des néo-nazis notoires, un ami de Jean Lasalle tout aussi nazi que l’autre,  des asselinistes chouardisants mâtinés de Fiorile qui appellent l’armée au secours pour détrôner Jupiter, des cathos réacs de LMPT. qui vont jusqu’à envoyer leur chanteuse à l’opéra de la manif jaune … des gilets jaunes qui s’en prennent aux restos du cœur, des illuminatis et des reptiliens, des raëliens, des bas de plafond du Bastion dit social, et même des antifas !

Les revendications de départ, cette simple opposition à une taxe soi-disant écologique sur les carburants, se sont développées en un immense cahier de doléances dans lesquelles une chatte ne retrouverait pas ses petits. Ce mouvement est un sommet de confusion idéologique totale. Chaque rassemblement y apporte son lot d’hallucinations collectives, ses objets de curiosité, ses motifs d’indignation. Tous les partis sont bousculés, et les positionnements politiques ébranlés. Ma propre « famille » politique n’est pas épargnée. On sait depuis ce point névralgique là les divergences que j’exprime. Pour moi, les choses sont claires, carrées, posées : on ne manifeste pas, on ne défile pas, on ne stationne pas sur un rond-point aux côtés d’individu.e.s dont on aurait combattu ailleurs les idées discriminantes : racistes, xénophobes, antisémites, anti-immigration, islamophobes, sexistes, LGBTQ-phobes et pauvrophobes. De plus, on ne rejoint pas un mouvement dont les mots d’ordre et les objectifs ne sont pas plus clairement définis. Bien que je puisse le souhaiter, renverser Macron ne me suffit pas. Si c’est pour le remplacer par un gouvernement autoritaire, de quelque nature qu’il soit, libre à moi n’est-ce-pas de ne pas vouloir participer à cette aventure collective périlleuse  là.

Mais d’autres ont fait un choix différent du mien. Je le respecte. Et cela d’autant plus qu’il s’agit de connaissances personnelles, de camarades de combat, politique, associatif, et social. Et c’est bien pour cela que leur intrusion dans un mouvement qui n’était au départ pas le leur me navre d’autant plus. Je pense qu’ils font fausse route.  Et parce que je pense cela, je suis de plus en plus souvent confronté à des gens qui me disent que je serais sectaire,  que les gilets jaunes seraient l’avant garde éclairée d’un  nouveau monde, et qu’il conviendrait de ne surtout pas stigmatiser les fachos, qu’il conviendrait plutôt de leur parler, de tenter de les convaincre de revenir dans un droit chemin dont même nous ne savons pas ce dont il est constitué, mais plutôt ce qu’il ne doit surtout pas être : de la merde raciste, complotiste et autoritaire. Bref, le fascisme qui vient... auquel s’opposer sans ambiguïté.

Pour autant, malgré tout cela, j’ai vu hier, partout en fRance, comme en une vague d’attaques coordonnées, dans plusieurs grandes villes du pays,  des militants fascistes identitaires (appelez les comme vous voulez, en mille mots comme en un seul, m’en fous. Pour moi, c’est la même vermine raciste à extirper) agresser nos camarades dans des manifestations de gilets jaunes, la plus symptomatique et spectaculaire étant la violente agression dont a été victime un groupe du NPA à Paris, par une meute de nazis qui se fait appeler les zouaves, et dont j’ai déjà parlé ici. A Lyon et à Caen, les manifestants les ont refoulés, et c’est tant mieux. Cet instinct de survie populaire me met en joie. Se débarrasser de son propre poison inoculé par des malveillants, c’est de la simple riposte populaire éminemment nécessaire. Car nul doute qu’il y a des forces obscures (pas tant que cela, on les connait) qui tentent d’infiltrer ce mouvement depuis le début, et de le pourrir. N’y arrivant pas aussi facilement qu’ils le souhaiteraient, ils se radicalisent, deviennent violents, et règlent leurs comptes avec les forces politiques qui leur sont fermement opposées. Il est donc urgent d’agir contre.

Aussi, malgré mes réserves quant à ce mouvement, ce grand gloubi-boulga indigeste, pour reprendre mon titre puéril (mais amusant, faut bien se détendre un peu, dans ce monde de brutes), je tiens à faire savoir publiquement que bien sûr, j’apporte tout mon soutien, malgré toutes mes réserves de principe et mes observations, moi qui ait tant contribué, sciemment, à scruter les taches de brun parmi les gilets jaunes, aux organisations et à leurs membres qui ont été agressés par ces bandes de vermines fascistes.

le grand gloubi-boulga des #giletsjaunes (avec des morceaux de fachos dedans…) m’a fait vomir mon petit déj.

Car c’est à ce moment précis de l’histoire,  alors que jusqu’à présent j’ai été plus souvent qu’à mon tour dans la rue, que je me demande soudain pourquoi,  là, précisément, je ne le suis pas, malgré tout ce que j’ai dit et écrit, jusqu’à présent. Et je m’étonne moi-même de cette absence là, que d’aucun.e. (plus déter comme on dit ?), préfèrent qualifier de désertion. Déso pas déso d’avoir des principes qui fondent mon action. Le combat continue.


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