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Prêt sans frontières

Publié le 26 juin 2007 par Jean-Christophe Capelli

Gaia_6 Peut-on se prêter de l'argent entre particuliers si l'on habite 2 pays différents ?

C'est la question que me pose Arnaud, fidèle lecteur de ce blog. Arnaud s'est lié d'amitié avec un habitant de Madagascar. Arnaud voudrait aider son ami à financer la construction d'une maison d'hôte à Antsirabe. Les banques malgaches imposent à notre entreprenant hôte des taux de 30 à 50% d'intérêt.  Arnaud trouve ces tarifs bancaires trop élevés et comme il a un peu d'argent de côté, il voudrait proposer à son ami un prêt à 10%. Tout le monde y gagnerait !

Oui, mais quel est le principal risque de cette opération ? C'est le risque dit -pudiquement- "de contrepartie", où pour le dire autrement : le risque de ne pas être remboursé. Et si notre ami malgache faisait de mauvaises affaires et ne remboursait pas son crédit ? Arnaud envisage d'être le seul prêteur. Pour limiter la casse éventuelle, il faudrait que plusieurs prêteurs financent notre entreprenant malgache et se répartissent le risque.

C'est exactement le principe de Kiva.

Mon honorable correspondant en Suisse, Eric Bugnon, utilise déjà cette plateforme de micro-crédit : il a prêté de l'argent à Alice Njoki, une jeune agricultrice kényane. Eric décrit très bien cette expérience réussie ici. Alice a été recommandée par une association locale : l'Ebony Foundation qui a validé la viabilité du projet d'Alice. Il y a plusieurs prêteurs, dont Eric, qui se répartissent le risque financier.

Pour le moment, tout va bien : Alice a déjà remboursé 25% de la somme empruntée ! Alors, si comme Arnaud et Eric, vous voulez aider au développement économique durable, rejoignez Kiva !

Bonus spécial lecteurs avertis !


Un autre risque pour Arnaud : le risque de change

Arnaud envisage peut-être de rapatrier ses fonds et ses gains en France à l'issue du prêt. Les autorités de Madagascar peuvent l'interdire (la convertibilité de la devise malgache n'est pas acquise).  Enfin, pendant la durée du prêt, la devise malgache peut se déprécier par rapport à l'euro. Les remboursements de notre ami malgache (même avec 10% d'intérêt) peuvent ne valoir plus grand chose en cas de dévaluation.


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