Critique Ciné : Minuscule 2 - Les Mandibules du Bout du Monde (2019)

Minuscule 2 - Les Mandibules du Bout du Monde // De Thomas Szado et Hélène Giraud. Avec la voix de Huifang Liu.

Le premier volet de Minuscule était une petite merveille. Faire un film d’animation sans donner de vraies voix humaines aux insectes changeait. C’était alors ingénieux de jouer sur les bruits qu’ils produisent et de raconter une histoire qui passe alors avant tout par les images. Cette suite s’avère alors assez drôle et poétique, comme le premier volet avec une volonté de nous dépayser en nous permettant de rencontrer des personnages différents cette fois-ci en Guadeloupe. Si l’histoire fonctionne sur le même principe que le premier film, il y a tout un tas d’agréables surprises qui permettent de conserver l’originalité et la beauté de cet univers. Quelques gimmicks ne sont pas sans rappeler le premier volet, alors que d’autres personnages intègrent le récit : c’est le cas des coccinelles exotiques, des chenilles urticantes et bien d’autres éléments complètement farfelus. Mais c’est justement ce qui rend ce voyage si exotique et dépaysant qui permet de changer de l’histoire du premier film. Ici on est d’un côté dans une aventure de Jules Verne (pour le voyage en bateau volant) et dans quelques choses de plus proche de la poésie de la nature. Les allégories sont nombreuses et Minuscule 2 n’a de cesse de proposer quelques messages sous jacentes intéressants comme celui de la déforestation (et la façon dont l’association de ces insectes va changer le tout est amusant).

Quand tombent les premières neiges dans la vallée, il est urgent de préparer ses réserves pour l’hiver. Hélas, durant l’opération, une petite coccinelle se retrouve piégée dans un carton… à destination des Caraïbes !
Une seule solution : reformer l’équipe de choc ! La coccinelle, la fourmi et l’araignée reprennent du service à l’autre bout du monde. Nouveau monde, nouvelles rencontres, nouveaux dangers… Les secours arriveront-ils à temps ?

Cette coccinelle est une vraie héroïne qui n’a de cesse de nous surprendre. Que cela soit dans l’humour (les courses poursuites détonnantes et mettant en avant son côté maligne) ou dans l’émotion (lorsqu’une coccinelle est tombée et que tout le monde l’encercle afin de la sauver). Derrière le côté moqueur parfois de cette coccinelle se cache une histoire qui permet de rappeler que l’on est finalement rien dans ce monde et qu’il faut en préserver la beauté. Je pense que c’était le but du premier film et que c’est également le but de celui-ci. Avec une bande son détonnante et des décors toujours aussi beaux (peut-être même encore plus originaux que ceux du film de 2014), Minuscule 2 est donc une agréable surprise qui permet aussi à l’animation française de subsister et de démontrer que nous aussi on a de vraies idées à proposer au cinéma. Tout est travaillé dans les moindres détails, où l’histoire ne nous ennuie jamais une seule seconde et où tous les rebondissements sont permis. Mais la tendresse de certains moments vient aussi apporter son lot de bonnes surprises qui changent de ce que l’on a pour habitude de voir.

Note : 8/10. En bref, un film plein de poésie et de tendresse.