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Les mutations poétiques d’Axel Deval

Publié le 06 mars 2019 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Auteur, compositeur et interprète, Axel Deval est né en 1986, en région parisienne. Il commence très tôt le piano et la trompette, mais la révélation viendra à l’âge de sept ans, lorsqu’il découvre Queen et les Beatles. De sa jeunesse rouennaise, ses rencontres, ses expériences, il tirera son premier EP, "L’Ermite urbain". Puis il s’installe à Paris, où il donne alors de nombreux concerts et fait des premières parties d’artistes comme Da Silva.

A 26 ans, des événements personnels difficiles le poussent à se plonger durant un an dans une solitude absolue, et livre son premier album, "Humains malgré tout". Les années qui suivent, Axel Deval les consacre à la scène, avant de sortir ce second opus, "Transgenèse". "Cet album est né sur les cendres d’Humains malgré tout", nous explique-t-il. "Je m’étais isolé pendant un an pour l’écrire, et la fin de ce travail fut une vraie renaissance". Aux premiers accords, c’est la délicatesse des textes et des mélodies qui vient nous séduire. Piano et guitare se mêlent avec subtilité, et la guitare électrique vient tantôt en souligner la pureté, tantôt contraster avec un son plus brut. Les mélodies sont prenantes, et leur simplicité est contrebalancée par les arrangements tout en délicatesse, qui donnent sans cesse à découvrir de nouvelles nuances.

Le timbre particulier d’Axel Deval oscille, parfois grave, parfois plus aigu, lui conférant alors une certaine candeur, comme sur le morceau "Monde-Fantaisie". Mahaut Metayer, sa compagne, vient l’accompagner sur la plupart des morceaux. Leurs voix s’opposent, se rencontrent, s’unissent ou se désunissent, au gré des morceaux, accompagnant alors les textes, comme avec "Métamorphose(s)" ou "De l’homme à la femme": on peut les entendre se répondre ou se superposer, créer de nouvelles identités.

Par la poésie des textes, ainsi que la manière dont Axel Deval pose sa voix sur la musique, on peut penser à Étienne Daho ou Benjamin Biolay - deux artistes dont il nous dit d’ailleurs aimer "leur univers, leur mélancolie". A travers cet album, il nous parle donc de mutations, de métamorphoses, de "transgenèse": "J’ai l’impression que nous sommes tous habités par la même substance", raconte-t-il, "Ce qui nous rend différents, c’est notre histoire, notre vécu, notre éducation, constitution, etc. Une transgenèse, c’est cela finalement, un organisme auquel on implante un gène qui va le transformer". Et d’ajouter: "Dans quelques chansons, ce gène, c’est Mahaut, dans d’autres c’est un événement, un imprévu".

Ces événements, on les retrouve dans "Monde-Fantaisie", écrite après le 13 novembre, peignant l’imaginaire comme moyen de s’échapper, ou "Guerre civile", comprenant "des extraits du discours de Jean-Paul II adressé aux Français en 1983, des bruits de tirs sur la Place de l’Indépendance à Kiev en 2014, des éclats de manifestations qui dégénèrent".

Mais cette transgenèse, c’est aussi la question de l’identité, du genre, de l’autre, qui traverse cet album, qu’il s’agisse de renouvellement, avec "Métamorphose(s)", d’unification, avec "De l’homme à la femme", ou de séparation, sur "La Belle saison", qui clôt l’album.

En fil rouge demeure ainsi toujours cette question de l’intime, de nos fragilités, qui ressurgissent face à l’autre. "Il y a toujours un moment où surgit une fragilité lorsque l'on regarde quelqu'un dans les yeux. Cela me touche. Pour peu que l'on ait rendu heureux ou fait souffrir un jour cette personne, cela me met par terre. L'inspiration nait de tout ça... de communions, de remords, de résolutions, et d'une perte de contrôle aussi", explique Axel Deval.

Poétique et mélodieux, ce voyage musical tout en finesse nous invite ainsi à l’introspection, à poser un autre regard sur nous-mêmes et le monde qui nous entoure.

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