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Exposition « En toutes affinités » anbart et Claude Abad | Galerie Sophie Julien – Béziers

Publié le 08 mars 2019 par Philippe Cadu

Du 15 mars au 27 avril 2019 - Vernissage vendredi 15 mars dès 18:30

Texte de Rémy Soual - Février 2019

En toutes affinité

C'est une amitié de longue date qui relie les deux hommes, du M.A.P. (Mouvement d'Art Populaire) à ART CUBE, anbart et Claude Abad, deux peintres dont les univers artistiques résonnent en échos.

Une estime mutuelle et des affects partagés, jusque dans les mondes qu'explore leur peinture, les animent depuis toujours, aussi le choix de la galeriste Sophie Julien d'exposer tout un pan des deux œuvres côte à côte vise-t-il au plus juste.

Des palimpsestes de correspondances littéraires, entre surface striée et profondeur des strates d'écriture, sous le pinceau d'anbart, aux découvertes telluriques des gouffres, entre profondeur des couches géologiques et horizontalité de la surface, dans la grammaire des lieux que donne à voir à son tour le geste de Claude Abad, tout ce vocabulaire commun, entre d'une part la peau de parchemin d'anbart et d'autre part l'épaisseur de la terre de Claude Abad, signe deux œuvres originales, non figuratives mais ne confinant pas à l'abstraction, qui témoignent, toutes les deux, d'un rapport humain au temps, à l'espace, à l'autre... Leurs tableaux sont les traces de rencontres avec la poésie abreuvant anbart pour faire image ou avec la musique impulsant Claude Abad dans les élans premiers de sa palette.

Parce que leur peinture forme deux univers, dont la confrontation de toiles en toiles donne à ressentir la persistance individuelle comme la passerelle possible de l'une à l'autre, la méditation des citations en toutes lettres qui innerve les variations de papiers d'où jaillissent des éclats de couleurs, chez anbart, s'avère familière de la pensée s'évadant des endroits qu'elle traverse et des personnes qu'elle fréquente pour mieux saisir la quintessence de ces collectes analogues, chez Claude Abad.

Quel que soit le réel, source d'inspiration et d'adresse, échanges épistolaires, poésie, auteurs et proches, nature et jardins appréciés, il reste toujours dans le monde commun, que cette exposition donne à voir comme un dialogue ininterrompu entre les deux compagnons créateurs, la trace d'une présence, expérience sensible de ces tableaux, qui, comme nous l'avons écrit, s'ils récusent la figuration, ne sauraient se réduire à l'abstraction, puisqu'une telle trace, telle l'aura des êtres auprès desquels la quête aura trouvé et le souffle, et la vibration, demeure.

Et pour mesurer l'étroite collaboration entre la poésie et les arts qui apparaît dans leurs travaux respectifs, rappelons qu'à l'origine grecque antique du mot " peintre " : zographos ; se dit un seul et même acte de peindre ou d'écrire, signe manifeste de ce langage à la fois familier et singulier que savent inventer les deux chercheurs alliés en hautes terres escarpées, peinture ou écriture élémentaire d'un don de soi plus vaste de ces deux hommes, qui les relie et les dépasse...


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