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Être enceinte et souffrir de fibromyalgie : vivre la grossesse (tome 1)

Publié le 18 mars 2019 par Jedeviensmaman
Être enceinte et souffrir de fibromyalgie : vivre la grossesse (tome 1)

Il est peut être temps de vous raconter un peu les derniers mois que je viens de vivre en tant que future maman (bis !) car, au vu de certains des commentaires rencontrés sur les réseaux sociaux, nombreuses femmes sont en demande d’informations à ce sujet. En effet, rares sont les retours sur la période de grossesse pour les femmes qui souffrent de fibromyalgie. Honnêtement, je n’ai trouvé que très peu de témoignages sur le sujet pour ma part. Du coup, il me semble important de communiquer sur le sujet pour éclairer celles qui se questionnent sur le sujet. Il est bien entendu que la fibromyalgie ne touche pas que des femmes qui sont ménopausées et que la grossesse titille plusieurs d’entre nous en âge de procréer donc autant partager l’expérience de manière à permettre d’y voir plus clair car, il faut être clair sur le sujet, la fibromyalgie n’empêche pas d’être une future maman. Pour autant, j’en conviens, cela pose tout de même difficultés de se projeter dans le rôle de maman quand on souffre de douleurs diffuses invalidantes et d’une fatigue inextinguible. A savoir aussi que beaucoup de femmes qui vivent avec la fibromyalgie cumulent, en plus, l’endométriose qui, elle, rend la grossesse bien plus compliquée.

D’abord, la première des difficultés pour moi a été de prendre réellement conscience que j’étais enceinte. Je n’arrivais pas à y croire. J’étais sous implant contraceptif, je l’ai fait enlever grosso modo un an avant que nous envisagions la grossesse. Ensuite, on a utilisé le préservatif plusieurs mois car mon homme n’était pas prêt quant à la décision de se lancer dans cette si jolie aventure. Le fait est que je pensais mettre beaucoup de temps à tomber enceinte d’autant que j’avais 37 ans au moment de la conception. Pour mon cas personnel, finalement, les choses se sont passées très rapidement puisque j’ai eu la bonne surprise de voir mon test de grossesse m’annoncer une bonne nouvelle grosso modo 2 mois après le début des essais. A vrai dire, je ne m’attendais pas à cela alors même que pour mon aîné, tout s’était fait très vite également une fois que la décision avait été prise.

Bref, tout ça pour dire qu’une fois que j’ai appris que j ‘étais enceinte, j’ai mis énormément de temps à me projeter car, très clairement, la maladie a affecté ma façon de voir les choses, de faire confiance en la vie donc j’étais très apeurée de voir la grossesse mise à mal par d’éventuelles complications. En conséquence, j’étais très distante vis à vis de ce qu’il se passait en moi de peur de souffrir. Je ne ressemblais absolument pas à la future maman que j’étais pour mon aîné, pleine de joie et d’enthousiasme, forte de mes certitudes que tout irait pour le mieux. J’en ai véritablement culpabilisé d’autant que cette seconde grossesse était, à mes yeux, une véritable victoire sur la maladie quelque part : la possibilité de vivre un tel événement malgré toutes nos réticences initiales si invasives, si limitantes. J’avais l’impression d’être tout en haut du Kilimandjaro et de ne pas prendre conscience de ma réussite, de mon bonheur du moment. J’intellectualisais mais je ne vivais pas l’instant. C’est assez frustrant, je vous le confesse.

En termes de difficultés par rapport à la maladie, on m’avait laissé entendre très nettement que beaucoup des symptômes liés à la pathologie pourraient être mis en sommeil du fait de la grossesse, du rôle majeur des hormones durant cette période. Pour ma part, le 1er trimestre était sur la lignée de ce que je vivais avant la grossesse : aucun changement, aucune modification notable quant à l’intensité et la fréquence des poussées hyperalgiques. Aucune réelle différence à proprement parler. Aucun mieux mais aucun pire non plus car je n’ai pas eu à faire avec les nausées si fréquentes pour nombre de futures mamans. En ce qui concerne la fatigue, rien de vraiment différent non plus par rapport à ma première grossesse : pas plus, pas moins. La différence, par contre, est que, cette fois-ci, je suis arrêtée donc je n’ai pas eu à gérer la journée professionnelle en plus du début de grossesse. Cependant, il s’agit d’une 2nde grossesse donc, cette fois-ci, il y a un loulou de 6 ans à gérer en plus

🙂

Puis, vient la 1ère échographie et, là, quels soulagement de constater que tout se passe au mieux et d’entendre le petit coeur de mon bébé faire la si jolie musique qui m’a permis d’ouvrir les yeux sur le fait que je portais véritablement la vie au coeur de mon corps ! En même temps, il faut être honnête, faire confiance à un corps qui peut nous faire tant souffrir et nous lâcher à n’importe quel moment n ‘est pas chose aisée. J’admets que la mise à distance que j’avais instaurée vis à vis de la grossesse est née de ma difficulté à faire la paix avec ce corps, avec ce monstre barbare qui m’impose tant de douleurs. Mais, j’ai eu tort, très nettement. Cette échographie m’a gonflé le coeur d’un Amour inconditionnel pour ce bébé qui grandissait en moi, qui logeait au creux de mon corps.

La suite au prochain épisode

😉

Par contre, je tiens à rappeler que ces quelques lignes sont un témoignage personnel et que nous, personnes souffrant de fibromyalgie, nous avons tous et toutes des sensibilités, des douleurs, des symptômes différents. Ce qui caractérise MA grossesse ne sera très certainement pas ce qui caractérise la grossesse d’une autre future maman souffrant de la même pathologie.


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