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Steve Guyger and the European All Star Band (1ère partie : Blues Trégor Star Band) à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 17 mars 2019

Publié le 19 mars 2019 par Concerts-Review

Des 88 constellations qui peuplent le ciel terrestre, la Grande Ourse est sans conteste la plus célèbre de toutes dans l'hémisphère nord.

Octobre 2014: Saint-Agathon découvre sa salle de spectacle.

Le 17 mars 2019, un double concert blues attire pas mal de monde rue de Hent Meur, à 17h, le Blues Trégor Star Band doit ouvrir la session!

Au mois d'août dernier, tu croisais la même formation à Lézardrieux, à l'époque l'affiche indiquait The Fabulous BBB.

On nous prévient: la formation menée par Lionel André est de géométrie variable, de carrée elle peut se convertir en losange et, forcément, changer d'étiquette, aujourd'hui Lionel ze drummer, Do Pinsard, basse, Marc Ennaji, guitares et ma casquette est plus vieille que moi, Little Houd ( Johan Houdart), voix et fesses fatiguées + harmonica ont opté pour le Blues Trégor Star Band.

Futé, il déclare: bienvenue à la Grande Ourse, là où il n'y a que des stars ( sauf Ringo), avant de nous raconter l'histoire d'une nana qui parle beaucoup, 'Honey Hush'.

Comme durant l'été, le long du Trieux, la guitare de Marco impressionne, la rythmique, mixte, assure sans frémir et le barbu convainc.

Bonne idée que de confier l'avant-programme à ces ex-jeunes gens!

Après nous avoir abreuvés d'un proverbe berrichon, il propose ' You can't ask a horse to fly', Icare avait essayé, Crin Blanc, non!

On passe en mode laidback avec 'I got something' puis Marc change de jouet ( une Epiphone) avant d'embrayer sur 'Help me' , m'en sors pas tout seul, bébé, faut que tu viennes à mon secours.

Tu dis, James?

... This is a man's world, this is a man's world

But it would be nothing, nothing without a woman or a girl...

Little Houd a déniché un tambourin qu'il secoue avant d'attaquer 'Give a cup of coffee to your daddy', un four o'clock boogie.

Pas le temps de draguer la serveuse du salon de thé, Lionel a déjà entamé le classique ' Stormy Monday', un voisin murmure, la tempête a sévi toute la semaine, c'est la chienlit au potager.

Les amateurs de rumba, n'hésitez pas à danser, il n'y en qu'une au menu: 'Who's been talking'.

Jean Gabin a souri en voyant le ténor esquisser un pas de danse.

Un détour par la ferme de Nicole pour ' Little red rooster'.

Non, c'est pas du coq au vin, c'est du coq à la slide.

Un ustensile que Marc utilise encore pour 'I can't be satisfied'.

Les gars du Trégor achèvent leur chapelet avec le standard ' Got my mojo working'.

Tu dis, Cathy?

C'était top!

Oui, Madame!

Break de quinze minutes, un passage au bar s'impose!

Steve Guyger and the European All Star Band.

Si aux States, Steve Guyger, from Philadelphia, one of the finest blues harp players in the world, tourne avec son propre combo, The Excellos, lorsqu'il traverse les océans, il s'acoquine avec une bande de légionnaires qu'il a baptisés The European All Star Band.

En provenance de Barcelone, tu as Victor Puertas aux keys, en Catalogne il dirige son propre combo,Victor Puertas and The Mellow Tones, aus Deutschland, vient le guitar hero Kai Strauss, copain de Memo Gonzales, qui collectionne les Blues Awards, et, enfin, deux locaux, Pomp It Up ( alias Philippe Scemama) à la basse ( Gas Blues Band/ Wab and the Funky Machine/ The Juice...) et Pascal Delmas à la batterie, un Toulousain que tu as croisé derrière Shaun Booker il y a trois ans.

Mais venons en au valeureux sexagénaire Steve Guyger, si sa disco se compte sur les doigts d'une main , le Handy Award nominee est sur la route depuis plus de quarante ans, dont près de 20 au service de Jimmy Rogers.

Ce spécialiste du diatonique comme du chromatique, il les fourre dans toutes les poches de son veston et de son froc, a également joué aux côtés de Sammy Davis, Charlie Musselwhite ou Buddy Guy.

Avant de mettre le cap sur l'Allemagne, la Dream Team s'arrête à Saint-Agathon.

L'Europe démarre le set sans le Ricain en nous balançant un instrumental swing boogie blues ("Two bones and a pick" de T-Bone Walker ) , histoire de se mettre en jambes.

Toujours sans le chef, en mode Fats Domino, le quartet largue un boogie chanté par Victor Puertas.

C'est Kai qui annonce l'arrivée du harp player, put your hands together for Steve Guyger, qui décide de débuter son numéro par ' School is over', un morceau qu'il a enregistré en 2008 sur 'Radio Blues'.

Le jeu d'harmonica et le chant se complètent à merveille, Steve nous replonge dans les grandes années de Chess Records avec Little Walter ou James Cotton.

A 67 balais, le bonhomme nous montre qu'il est loin d'être usé , il le prouve avec le remuant 'Shake that boogie' et 'Same old thing' hissant haut l'étendard du Chicago Blues.

Les bluesmen et les nanas, une histoire malheureuse... I cry for you each and every night.... bébé, je suis trop vieux pour changer, you stay on my mind... avec la guitare et l'harmonica qui soupirent. Abattement et incompréhension, tel est le lot du chanteur de blues!

Sonny Boy Williamson ( le second) wrote 'Come on back home' , en 1951, ça rockait ferme, à l'époque!

Saint-Agathon, j'ai failli transpirer, it's time to slow it down, avec un Chuck Berry flegmatique, le joyau 'Wee wee hours'.

Kay Strauss n'a probablement aucun lien de parenté avec le compositeur de la 'Radetzky Marsch' mais il connaît la musique, Steve, quant à lui, passe du chromatique au diatonique sans sourciller, ses plaintes ont fait frémir tous les crocodiles des Côtes-d'Armor.

Changement de rythme avec ' I wish you would' de Billy Boy Arnold, en mode Bo Diddley, ça secoue!

'Little Rita' et ses parfums country ont beaucoup plu à John Wayne, l'heure du dîner approchant je quitte la petite Rita, ça sent vachement bon dans le coin, 'Somethin's Smellin' Good-At My Baby's house'.

Un gars soutien que le jeu de Steve Guyger est aussi moody que celui de Kim Wilson, c'est pas une insulte!

Certains l'attendaient avec impatience, le slow purulent, le truc qui te donne envie de te coller à Dolly Parton pour tournoyer pendant cinq minutes en reposant ton front sur son accueillante poitrine, il est là, 'I can see by your eyes'.

Juste grandiose!

Memphis Slim, Jimmy Rogers, B.B. King l'ont enregistré, nous aussi on a l'intention de faire trembler la baraque, ' Rock this house'.

L'Espagne quitte son piano et entame un duel à l'harmonica avec Philadelphie, puis vient le solo de Pascal, le machiniste rajoute une volée de charbon dans la vieille loco, elle souffle, elle suinte, elle est sur le point d'exploser, quand l'équipage, soudain, décide que c'était la dernière station.

Un salut, direction les loges, où ils ne resteront que 60 secondes car La Grande Ourse les rappelle.

OK, guys, on leur fait ' So glad you're mine', key E, et on va dédicacer nos CD's.

Encore un beau dimanche à La Grande Ourse!


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