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Déclaration du président du CICR après 5 jours passés en Syrie

Publié le 25 mars 2019 par Frédéric Joli

Déclaration du président du CICR après 5 jours passés en Syrie

Déclaration du président du CICR après 5 jours passés en Syrie
Au terme de 5 jours passés en Syrie, notammment à Hassakeh et dans le camp de déplacés d’Al-Hol, voici la déclaration de Peter Maurer, président du CICR :

J’ai pu constater les conditions extrêmement précaires dans lesquelles vivent les dizaines de milliers de personnes (aujourd’hui plus de 74 000) qui s’entassent dans le camp, de même que les efforts faits pour leur venir en aide. Le camp est surpeuplé, et les besoins sont considérables..

Dernièrement, l’attention des médias s’est focalisée sur le sort des combattants étrangers, alors que ceux-ci ne représentent qu’un infime pourcentage des personnes déplacées à Al-Hol et dans d’autres camps. Il faut savoir que près de 90 % des personnes qui arrivent dans les camps sont des femmes et des enfants. Beaucoup ont vécu des expériences traumatisantes. Ces dernières semaines, des dizaines d’enfants sont morts de froid ou en raison des conditions déplorables qui prévalent à Al-Hol.

Notre équipe a rencontré une jeune femme de 24 ans qui avait accouché en chemin, sur la route du camp. Ses autres enfants dormaient à ses côtés, à même le sol. Plus de 10 heures après être arrivés au camp avec de nombreux semblables, ils attendaient toujours qu’on leur distribue de l’eau, des vivres et une tente où s’abriter. Elle n’avait pas vraiment le cœur à parler, mais elle a quand même eu la force de nous expliquer que son nouveau-né avait été emmené chez le médecin.

Toutes ces personnes sont des êtres humains ; en tant que tels, elles ont droit à un traitement humain. Ne permettons pas que les discours enflammés autour des combattants étrangers détournent notre attention des souffrances causées par l’urgence humanitaire qui frappe aujourd’hui le nord-est de la Syrie.

Face aux inquiétudes du public et à la pression politique, faire preuve de courage moral n’est pas chose facile. Mais nous ne pouvons pas nous laisser influencer par ces considérations. Les Conventions de Genève, qui fêtent cette année leurs 70 ans d’existence, n’excluent personne de la protection du droit, quels que soient les crimes éventuellement commis.


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