Magazine Concerts & Festivals

Album - Love? Who Gets Love? par von Stroheim

Publié le 06 avril 2019 par Concerts-Review

Pendant plus de sept minutes the 'Moth' va voleter au dessus de ton crâne, s'accrocher à ta chevelure mourante, puis se coller sur l'écran de télévision passant 'The Wedding March'. Le fond sonore lugubre, des halètements poussifs, un grincement torturant, la voix glaçante d'une gamine possédée, imperceptiblement se transforme en doom lancinant sur lequel se greffe la voix samplée de Joan Bennett dans Hollow Triumph.

On y est, le cadre est planté, il s'inspire des thrillers en noir et blanc produits juste après le second conflit mondial, la bande-son se complaisant dans les tempos lents et lourds pour créer une atmosphère de désolation et d'affliction.

' For a beautiful girl' se traîne avec peine, cette fille, diaphane, semble s'être échappée d'un tableau de

Inexpressive et comme pétrifiée, elle contemple, d'un regard morne, ce monde qui n'est pas le sien.

Après une intro liturgique au synthé, Pete Simonelli des Enablers récite, d'un timbre de prophète schizo, le texte de 'Pulp', avant que Dominique Van Cappellen-Waldock ne décore la plage de râles ou de vocalises hantées.

Un nouvel emprunt au film noir, la voix de Frances Osborne ( dans 'Murder by contract' ) est utilisée pour historier ' Spit' tandis que la voix macabre de Mrs Van Cappellen-Waldock débite ( crache?) son discours sombre.

Pour une fois, le tempo s'éloigne de la lenteur caractéristique du doom pour, oh, légèrement, accélérer.

Le violon chagrin que l'on perçoit dans les volutes de ' Cigarette Smoke' est tenu par Franz Krostopovic ( Sparkle in Grey), la trame demeure angoissante et tendue, si tu ressens comme une sensation de blocage au niveau de la gorge ou de l'œsophage, c'est normal, le stress nous gagne, tous!

' Wire', il est mince le fil sur lequel se déplace le funambule, la voix samplée est celle de Vince Edwards ( toujours extraite de 'Murder by contract'), les choeurs sont assurés par Caroline Norris- Blanchet.

I've got you under my skin

I have got you, deep in the heart of me

So deep in my heart that you're really a part of me

I've got you under my skin....

D'accord, dans ' Red Raw' elle scande I had you under under my skin, mais si tu pensais à une chanson d'amour, t'étais plus qu'à côté de la plaque, rythmes saccadés, vocalises hantées, drumming frénétique, thérémine dément, soupirs , râles, funèbre spirale, comme disait l'autre, ça craint, même pour celui qui aime dévorer son biftèque dégoulinant.

Suivez le guide, nous pénétrons dans le 'Blood Institute' , une maison qu'un prince de Valachie aime fréquenter.

Ne vous laisser pas abuser par le fond musical léger du début de visite, très vite le ton va monter, le thérémine élastique rebondir sur les riffs lourds et répétitifs confectionnés par le râteau italien et l'incantation, déjà dépressive ,se transformer en rugissements effarés.

Ite missa est!

Tu le savais déjà, Love? Who Gets Love? le confirme, von Stroheim est l'un des groupes les plus intéressants de la scène indie from Brussels.

Le 10 avril au Café Central, Yves Hoegaerden, si tu me lis, avale une Blanche pour moi!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Concerts-Review 35011 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte