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Jay-Jay Johanson ‘ Kings Cross

Publié le 19 avril 2019 par Heepro Music @heepro

Jay-Jay Johanson ‘ Kings CrossJazz, trip-hop, musique de films… Les influences, les styles ne changent pas, et pourtant le Suédois reste en perpétuelle évolution. Oui, ses albums ont beau sortir au rythme d’un tous les deux ans, cela ne provient que d’une chose : son envie et/ou besoin de publier tout ou presque tout ce qui sort de sa plume, avec une candeur artistique irréfutable. En ombre, toujours un certain Chet Baker : son Elvis, son Mozart…

Bien sûr, tout cela n’aurait aucun sens, et surtout aucun intérêt si le résultat n’était pas à la hauteur de nos attentes. Avec son douzième album studio, on a du mal à se dire qu’il s’agit concernant de Jay-Jay Johanson d’un artiste qui est entré dans sa troisième décennie d’activité !

Car Kings Cross possède une étonnante fraîcheur, tout en continuant à intégrer les mêmes influences de toujours : en effet, j’y entends bien entendu du jazz, les sonorités très 60s et 70s qui le fascinent (vous savez, ce mélange d’arrangements dramatiques et contrastés), de la musique de films donc, ou encore du trip-hop.En effet, a-t-il volontairement voulu rendre hommage à Mezzanine qui vient de célébrer ses vingt ans ? En tout cas, loin de reprendre les sonorités de l’album culte du trio de Bristol, il est étonnant de voir à quel point Jay-Jay réussit à se les approprier avec, j’insiste, sa personnalité bien à lui. Écoutez « Fever », l’un de ses très rares duos, ici avec Jeanne Added, et le final « Dead end playing ».

On retrouve également, une nouvelle fois, Robin Guthrie, sur « Lost forever » : Jay-Jay chante et jour du piano, Robin fait tout le reste. Comme l’avoue le Suédois, il aimerait bien que Guthrie participe à toutes les chansons !

Le titre « Smoke » retrouve des influences sorties des Burt Bacharach et Michel Legrand des années 60, tandis que « Heard somebody whistle » est née de l’idée de Jay-Jay de siffler un jour sur l’une de ses chansons, cela après avoir entendu le « Twisted nerve » de Bernard Hermann et utilisée dans la B.O. de Kill Bill alors qu’il marchait dans la rue.

À désormais 50 ans, Jay-Jay Johanson reste plus que jamais très optimiste – et parfaitement reconnaissable derrière cette tenue très British punk (côté classe, on remarque que Jäje n’aurait rien à envier à un certain Jarvis…). Pour autant, tout ce qui l’entoure continue de le toucher et, aussi, de l’influencer. Aussi n’est-il pas étonnant de découvrir que « Not time yet » parle de vieillir, de la peur de mourir, cette mort qui arrivera et nous emportera, et l’artiste concède néanmoins ici qu’il a peut-être aussi trop visionné Seventh Seal d’Ingmar Bergman… De façon plus légère, il avoue aussi qu’à l’écoute de Kings Cross il se rend lui-même compte que l’été 2018 a été le plus chaud qu’il a connu en Suède !

Concernant le titre choisi, Kings Cross est une référence immédiate à l’année 1993 alors qu’il travaillait pour le magazine i-D et vivait dans ce quartier londonien qui était à l’époque bien moins coûteux. C’est aussi à cette époque que Jäje devint Jay-Jay, plus facile à prononcer pour ses amis anglais ! L’Angleterre, qui justement commence enfin à découvrir, peu à peu, le crooner… ou plutôt le dandy suédois. Moi-même, j’avais découvert tardivement la musique de Jay-Jay Johanson ; pourtant, depuis, je ne le lâche plus, lui et sa musique. Et il est tout simplement devenu l’une de mes références.

Sans surprise, l’un de mes albums de l’année.

(in heepro.wordpress.com, le 19/04/2019)

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