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L'enfant secret, de Jean-Michel Olivier

Publié le 05 mai 2019 par Francisrichard @francisrichard
L'enfant secret, de Jean-Michel Olivier

autre. Si l'enfant est secret, c'est d'abord parce qu'il est Il est au secret comme un autre.

du récit, c'est lui, Jean-Michel Olivier. Il est , bien sûr, mais il ne vient pas de nulle part. Il est, comme tout le monde, en partie déterminé par ses origines:

Nous naissons tous sous le signe des mots et des images.

habiter C'est le nom qu'on nous donne et qu'il faut . Et c'est l'image qui nous précède, bien avant la naissance, et détermine ce que nous allons devenir, observer, croire, aimer, désirer, concevoir à notre tour.

Dans ce livre, paru il y a une quinzaine d'années, dédié à ses grand-parents et réédité l'an passé, l'auteur raconte quel nom il habite et quelle image (anagramme de magie...) l'a précédé.

Pour cela il a décidé de remonter à ses aïeux, c'est-à-dire au début du XX e siècle, et raconte leur histoire et celle de ses parents dans le contexte tumultueux de la première moitié du siècle dernier.

Du côté maternel, il est le petit-fils d'un Autrichien (de Trieste), Anton, et d'une Slovène, Nora. Du côté paternel, il l'est de deux Vaudois, originaires de deux villages voisins, Julien et Émilie.

Ces derniers, qui ont tous deux une infirmité, pointu naviguent entre deux langues: le bon français qu'on parle dans les villes avec l'accent et le vaudois qui est la langue de tous les jours.

Anton et Nora se sont rencontrés à Trieste, une ville importante à cette époque, par où transite le commerce autrichien: On y parle allemand aussi bien qu'italien, et un peu de slovène.

L'auteur est donc placé sous le signe des langues. Il l'est aussi sous celui de la photographie: Rien qu'un instant de vérité, un rapt muet, un viol en pleine lumière dans une âme et un corps.

Anton (Antonio quand Trieste devient italienne) et Julien sont en effet tous deux photographes, respectivement professionnel (et même officiel) et amateur (et pas n'importe lequel).

Il est enfin un autre signe sous lequel Jean-Michel Olivier est placé, celui de la musique (qu'il pratiquera et qui est présente dans ses romans). Sans doute doit-il ce signe important à son père.

Pendant la guerre, celui-ci a écouté La Complainte du partisan à la radio. En [la] fredonnant , une idée curieuse se forme dans l'esprit de Pierre: La musique est plus forte que toutes les dictatures.

Pour écrire cette histoire de sa vie, qui est au fond la rencontre en un point précis de l'espace et du temps de deux rivières [...] [...] ont mélangé leurs eaux , l'auteur s'est documenté.

Il a lu des livres d'histoire (il indique ses sources à la fin) et s'est inspiré de ce qu'on lui a raconté: des fables, des légendes vécues, des anecdotes récoltées au fil des ans et des rencontres :

Comme tous les souvenirs, ce que j'écris est donc authentiquement faux.

En tout cas, il remarque que le prénom que ses parents lui ont donné, Jean, emprunte une lettre de l'alphabet à celui de chaque héros de cette histoire. Cette lettre, c'est l'initiale, celle qui féconde tout récit :

Julien, Émilie, Antonio, Nora. Quatre points cardinaux.

Francis Richard

PS

Jean-Michel Olivier est l'invité de Tulalu! le lundi 13 mai 2019, à 20 h, au Cinéma Bellevaux, à Lausanne,

L'enfant secret, Jean-Michel Olivier, 200 pages, Poche Suisse (réédition de 2018)

Livres précédents:

Éditions Bernard de Fallois/ L'Âge d'homme:

L'amour nègre (2010)

Après l'orgie (2012)

L'ami barbare (2014)

Éditions L'Âge d'homme:

Passion noire (2017)

Poche Suisse - L'Âge d'homme:

L'amour fantôme (2010)

Notre Dame du Fort Barreau (2014)


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