Magazine Culture

Le plus beau conte de Ramadan : AL HAWA WAL FANA

Publié le 11 mai 2019 par Le Journal De Personne
Al Hawa demanda la main de Fana. Et l'heureuse élue acquiesça. Elle découpa sa main et la lui donna. Al Hawa désirait vivre pour elle. Fana voulait mourir pour lui. C'est ce qui rend l'amour de ces deux individus plus qu'absolu... il s'éprend et ne se méprend pas...

Et pour tout dire, j'aime qu'on aime l'extrême... c'est mon côté bohème arabo-andalouse. J'y vais, tu y vas... de la distinction (tu me choisis) jusqu'à l'extinction (je suis anéantie).

Il n'y a que l'amour pour rendre belle ou sublime la fin. Al Hawa lui a tout confié. Fana lui a tout sacrifié. C'est un voyage qui va jusqu'au bout de la nuit, où ni l'un ne craint la capture de l'autre, ni l'autre ne craint la rupture de l'un. Aucun des deux ne se plaint. Aucun n'est à plaindre. Folie des amants quand aucun des deux n'est capable de feindre, de faire semblant, de faire comme si. C'est le fini qui rend l'âme devant l'infini. C'est ce genre de drame qui nous manque le plus aujourd'hui. Qais et Leila... Antar et Abla, Shérazade et Shahryar... la mille deuxième nuit... celle qui ne figure dans aucun récit.

Que le grec arabisé nomme Parousia, lorsque l'ici-bas bascule dans l'au-delà, sans cesser d'être ici-bas. Comme si Dieu en personne présidait la cérémonie. Ce n'est pas l'amant ni l'aimée, c'est Dieu qui dit oui... parce qu'il ne s'agit pas de l'union de deux corps, mais de la fusion de deux esprits réduits aux battements de leurs cœurs épris et en même temps meurtris. Al Hawa, c'est la vie. Fana, c'est la mort ou plutôt la survie. Quel bonheur !

Quel malheur !

Hana en arabe, signifie ce bonheur et il rime avec Fana, l'accomplissement qui va jusqu'à l'anéantissement. C'est le nirvana arabo-andalou qui rend même les plus sages, jaloux.

La fameuse mille et deuxième nuit, les deux époux prennent la décision de vivre l'histoire autrement, après se l'avoir raconté pendant mille et une nuits... ils dressent un voile entre eux en se disant :" disparais de ma vue, car l'amour que j'ai pour toi, me sollicite au point de te négliger !"

L’article Le plus beau conte de Ramadan : AL HAWA WAL FANA est apparu en premier sur Le journal de Personne.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Le Journal De Personne 76484 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte