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Europe libérale, il faut tourner la page.

Publié le 12 mai 2019 par Particommuniste34200

Je suis députée européenne depuis juillet 2017 et si j’ai tiré un seul enseignement : il est que l’Union européenne n’est pas une main invisible mais que ses orientations sont le fait d’arbitrages politiques dans lesquels le Parlement européen a un vrai pouvoir politique, législatif et budgétaire qu’il s’agit d’utiliser. Politique car le Parlement européen peut s’opposer aux arbitrages de la Commission européenne. Législatif car le Parlement européen co-décide des lois européennes, les fameuses directives européennes. Budgétaire car avec le Conseil des ministres européens, le Parlement européen fixe les priorités de l’Union européenne et vote chaque année son budget de l’Union. Je savais d’emblée que je n’aurais qu’un demi mandat pour agir. J’ai concentré mon travail en commission sur les rapports prioritaires socialement et écologiquement, y ai fait progresser les débats et les textes par le dépôt d’amendements, au multiplié les rencontres à l’intérieur comme à l’extérieur du Parlement ainsi que les initiatives de terrain pour faire grandir les rapports de force. J’ai fait réaliser une étude sur la sécurité alimentaire ainsi qu’un audit sur les effets des directives de libéralisation des services publics du rail de l’électricité et de la Poste pour appuyer et légitimer les revendications des mobilisations sociales. Au printemps 2018, en plein mouvement des cheminots, j’ai initié les Etats Généraux des transports européens à Montpellier où nous avons posé les bases d’une offre alternative au dumping social et à tout routier actuel. En février 2019, j’ai aidé, à Tarbes, à l’élaboration du forum Welcome Bienvenue Planvengut Migrants pour faire grandir l’exigence d’une Europe du droit de solidarité et d’asile, de la diversité culturelle et linguistique. J’ai porté les principes de non régression sociale, d’un plan européen d’investissement public et de nouvelles mesures démocratiques. J’ai également lutté pour l’ouverture d’un droit européen à une agriculture de qualité et à la démocratie alimentaire, pour la liberté de circulation des personnes, pour la création et la diffusion culturelle, pour l’exception montagnarde et méditerranéenne dans le domaine de la pêche, pour la sortie de la crise catalane par le dialogue et la souveraineté populaire… Autant de combats qui me tiennent à cœur. Le 26 mai prochain, nous aurons à élire des eurodéputés qui devront se prononcer sur des questions essentielles pour l’Union européenne et qui impacteront directement la France : le devenir de la PAC et le prochain Cadre financier pluriannuel, la nouvelle politique industrielle de l’Europe, celle de ses frontières, la défense européenne… Dans la situation d’une Union européenne où domine le choix de l’austérité économique et où ne cesse de se creuser une ligne de fracture entre les politiques européennes et les attentes populaires, grandissent les replis nationalistes et se multiplient les poussées xénophobes. C’est pourquoi mon engagement est celui d’une refondation radicale de la construction européenne qui passe par la remise à plat et la renégociation des traités existants. Quatrième de la liste conduite par Ian Brossat, l’Europe des gens, je suis candidate à ma réélection. Il m’a semblé important de rendre compte dans cette newsletter spéciale du travail réalisé. Bonne lecture !

Transports : aux côtés des salariés du secteur et pour sa transformation

Le secteur des transports structure et rythme nos vies au quotidien, il assure le lien territorial organise notre économie, nos modes de production. Il est aussi un enjeu écologique incontournable car responsable de plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de l’Union européenne. Un enjeu social, qui fait vivre plus de 11 millions de travailleuses et travailleurs à travers l’Europe. Un enjeu de développement avec des besoins en transports qui auront doublé d’ici à 2050. Un enjeu sanitaire car les transports contribuent massivement à la pollution de l’air, responsable de centaines de milliers de morts prématurées dans l’Union Européenne. Enfin, un véritable choix de société qui déterminera à quoi ressemblera le monde de demain. Je suis arrivée au Parlement européen dans un contexte où le quatrième paquet ferroviaire, soit la libéralisation du rail partout en Europe, venait d’être voté et adopté en plénière avec une avance de seulement 24 voix. C’était à la fois un coup dur pour les cheminots et tous les usagers du rail, et révélateur de la fragilité de la majorité libérale : il y avait la possibilité de faire basculer cet équilibre. Mon mandat au sein de la commission des transports et du tourisme (TRAN) au Parlement européen a été un mandat de lutte aux côtés des travailleurs du secteur. Que ce soit dans le secteur routier, ferroviaire, aéronautique ou le secteur portuaire, j’ai eu à coeur de toujours mener mes combats avec les travailleurs, syndicalistes et citoyens directement concernés et impliqués dans les luttes. Le plus bel exemple est celui du Paquet mobilité. Ce paquet législatif concernait la route et notamment les aspects sociaux et les conditions de travail des routiers. Pour mener ce combat, j’ai mené un véritable travail de fond, de mise en commun et d’accompagnement des luttes. J’ai été plusieurs fois à la rencontre des travailleurs comme sur les aires d’autoroute du nord de la France ou auprès des syndicalistes allemands à Munich qui font un travail d’information sur les aires d’autoroute auprès des routiers, notamment des pays de l’Est de l’Europe. J’ai apporté mon soutien à toutes les manifestations européennes, notamment celles organisées par ETF (European Transport Federation), et ce, dès juillet 2018, devant le Parlement européen à Strasbourg, en décembre 2018 à Bruxelles, devant la Commission européenne ou encore pour le vote final en avril 2019. Chaque fois mon discours était celui du soutien parlementaire à la lutte et à la promesse d’importer dans l’hémicycle les revendications portées par les travailleurs. Et c’est ce que j’ai fait, en commissions comme en plénière et à toutes les étapes du processus. J’ai pris la parole, déposé des amendements, négocié des compromis, construit des stratégies de votes, mené le combat de front, à la fois dans et en dehors de l’hémicycle. Ce combat a été long et, si nous n’avons pas tout gagné, nous avons quand même, grâce au mouvement social, arraché des droits, comme l’interdiction du repos en cabine. Cette lutte m’a également permis de rencontrer Stanislas Baugé, routier qui est aujourd’hui l’un de mes colistiers. J’ai également été au côtés des travailleurs portuaires. J’ai été à la rencontre des dockers du Havre en août 2018, pour mieux comprendre la profession, les enjeux du secteur et entendre leurs revendications. J’ai été plusieurs fois avec les pêcheurs du port de Sète confrontés à la transformation du secteur. Pour défendre le secteur portuaire, j’ai notamment été rapporteure fictive d’un texte pour défendre les ports français face à l’attaque de la Commission européenne qui n’en intégrait aucun dans son plan d’investissement post-Brexit. Nous avons réussi à les réintégrer et avons plaidé pour un fonds d’urgence pour les aider à faire face au Brexit. Les cheminots n’ont bien sûr pas été en reste. Fille et petite-fille de cheminots, je suis particulièrement sensible à leurs luttes. J’ai été pleinement solidaire lors de la grève du printemps et de l’été 2018. J’ai organisé un événement européen « Les 24 heures pour une Europe des transports » avec mon groupe politique, la Gauche Unie Européenne / Gauche Verte Nordique le 24 mars 2018 à Montpellier. Cet événement a permis une grande discussion avec des salariés de toute l’Europe et de plusieurs secteurs. Les communistes proposent une véritable rupture avec les politiques européennes de libéralisation du secteur et les choix délibérément antiécologiques et antisociaux qui ont été faits ces dernières années en faveur du tout routier et du dumping social organisé. J’ai porté tout au long de mon demi-mandat ce projet ambitieux, global et radical pour enfin répondre à l’urgence écologique et sociale, et imposer un véritable service public du transport. C’est le programme de la liste Europe des gens que je porte et que je soutiens dans la campagne afin de pouvoir poursuivre ma lutte auprès des travailleurs des transports.

Europe libérale, il faut tourner la page.

Budget de l’Union européenne : le compte n’y est pas !

Membre de la commission des budgets, il me semble indispensable d’alerter sur un enjeu majeur qui occupe actuellement l’échelon européen et qui a un impact direct sur nos territoires et organisations : le cadre financier pluriannuel (CFP). L’Union européenne organise en effet ses cycles budgétaires annuels au sein d’un cadre de sept ans qui prévoit la part de financements alloués à chaque grande catégorie de politiques publiques (marché intérieur, cohésion, ressources naturelles, environnement…). Il s’agit par là d’organiser la réalisation de projets d’ampleur (grands travaux d’infrastructure par exemple) sur plusieurs années :  il est donc nécessaire d’avoir une visibilité sur les financements pour les acteurs impliqués. Le prochain cadre, qui courra de 2021 à 2027, arrive dans un contexte particulier : celui du Brexit, signifiant la perte de contribution d’un Etat-membre à hauteur d’environ 10 milliards d’euros par an, une situation économique européenne fragile avec des inégalités de plus en plus marquées, une montée des extrêmes-droites europhobes… Dans ce contexte, la Commission européenne propose aux décideurs budgétaires (Parlement européen d’un côté et gouvernements nationaux de l’autre) un budget total pour 2021-2027 en diminution de 5 % par rapport à celui de la période 2014-2020, à hauteur de 1,08 % du RNB (revenu national brut) des 27 Etats-membres. Et ce sont les budgets des deux grandes politiques historiques de l’Union européenne qui devraient subir les coupes les plus claires : la politique de cohésion (aussi appelée politique régionale) qui baisserait de 10 %, et la politique agricole commune (PAC), dont les crédits baisseraient de 15 % au cours des sept années à venir. Tant les acteurs de la société civile que les élus territoriaux savent l’importance que revêt la politique de cohésion en termes de développement régional, de politiques de solidarité sociale et de redistribution entre régions économiquement dynamiques et régions frappées par la désindustrialisation par exemple. Elle permet d’investir dans l’emploi mais aussi dans la recherche, l’innovation, les infrastructures de télécommunication ou les réseaux de distribution d’eau potable. Elle est peut-être la plus visible dans la vie des gens et représente un pont entre les citoyens et un échelon européen parfois bien lointain. La PAC et les agriculteurs qui en bénéficient connaissent eux aussi bien des défis : les pratiques commerciales déloyales, la concentration accrue des marchés, les accords de libre-échange et les problèmes climatiques justifieraient une augmentation du budget, pas des réductions. Pourtant, à l’abolition progressive des filets de sécurité européens (prix minimaux garantis, droits de douane variables, aides à l’exportation et quotas de production) n’est pas venue répondre une réforme de la PAC adaptée. Les aides découplées versées à l’hectare et non par travailleur ne soutiennent pas l’emploi, et l’absence d’obligation aux Etats de consacrer un budget minimal au « paiement redistributif » destiné à soutenir les petites et moyennes exploitations ou à l’« écodispositif » favorable aux pratiques bénéfiques pour l’environnement condamne ces dispositifs à manquer leur cible. Bref, avec les propositions actuellement sur la table, le compte n’y est pas. De son côté, le Parlement européen est d’avis qu’afin de garantir le niveau de financement nécessaire pour que les politiques de l’UE puissent remplir leur mission et leurs objectifs, le niveau du CFP 2021-2027 devrait être fixé à 1,3 % du RNB de l’UE-27. Il s’agirait, outre de sanctuariser les politiques agricole et de cohésion, d’augmenter le budget de la recherche et de l’innovation, de doubler les ressources consacrées à la lutte contre le chômage des jeunes, de tripler le budget du programme Erasmus , d’augmenter le financement actuel du programme Europe créative dédié à la culture, ou encore d’introduire une allocation spécifique pour un nouveau fonds de transition énergétique. Surtout, il y est proposé d’introduire progressivement un ‘panier’ de nouvelles ressources propres qui viendraient abonder le budget européen sans ponctionner les budgets nationaux : assiette commune consolidée pour l’impôt des sociétés, taxe sur les plastiques, taxe sur les géants du numérique et taxe sur les transactions financières. Cette position est celle des principaux groupes au Parlement européen, notamment conservateurs et sociaux-démocrates. Elle n’a rien de révolutionnaire et ne suffirait pas à elle seule à combler le fossé qui existe désormais entre l’Europe et ses citoyens. Mais, vous l’aurez compris, elle vaut mieux que celle de la Commission européenne, qui elle-même anticipe une position très dure des représentants des différents gouvernements européens. En la matière, le gouvernement d’Emmanuel Macron joue un rôle ambigu : un jour ouvert à une réduction des crédits de la PAC et de cohésion, le lendemain opposé ; favorable à un élargissement des missions européennes mais hostile à une dotation budgétaire conséquente ; renâclant à augmenter la contribution française mais bloquant les négociations pour la mise en place d’une taxe sur les transactions financières qui viendrait soulager d’autant les caisses de l’Etat..! Voilà la raison pour laquelle je vous écris aujourd’hui : la discussion est en cours et d’elle dépendra aussi les budgets de vos collectivités, de vos associations. Faites pression sur le gouvernement pour qu’il clarifie sa position, interpellez ses représentants sur vos besoins, demandez-leur des comptes après chaque réunion consacrée à ce débat !

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Pour une nouvelle politique agricole et alimentaire européenne

L’agriculture communautaire doit satisfaire au besoin fondamental de nourrir 510 millions d’Européennes et d’Européens. Les élections européennes de mai prochain placent l’avenir de la Politique Agricole Commune (PAC) et ses objectifs au cœur du débat sur l’orientation politique de l’UE. La PAC est en effet la seule politique européenne coordonnée, avec de vrais moyens (37 % du budget actuel de l’UE). Pourtant, la tendance est à la baisse et la Commission européenne, en connivence avec les députés les plus libéraux, propose une diminution du budget de la PAC pour 2021-2027 (-15 % avec 365 milliards d’euros) – ce que je dénonce depuis mon arrivée au sein de la commission des budgets au Parlement européen. En raison des réformes néolibérales qui se sont succédées, la PAC est désormais régie par un modèle productiviste qui repose sur le dumping social et environnemental et a pour unique objet de satisfaire des intérêts financiers. Depuis 1990, alors que les prix alimentaires ont augmenté de 11% pour les consommateurs, ceux à la production ont baissé de 15%, d’où l’effondrement des revenus des agriculteurs, inférieurs au SMIC pour la moitié d’entre eux. Que ce soit à Sarlat et Rougié en Dordogne, Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales ou Brive-la-Gaillarde en Corrèze, mes déplacements et rencontres des acteurs de la ruralité tout au long du mandat m’ont renforcée dans la conviction que cette politique ne peut plus durer. L’urgence est au contraire de refonder une grande Politique Agricole et Alimentaire Commune (PAAC) quand la suppression des quotas et l’ouverture au marché mondial n’ont fait que renforcer l’agriculture industrielle et un système dominé par les firmes agroalimentaires en amont et par les grands distributeurs en aval. Cela implique une première rupture politique à conquérir aux côtés des actifs agricoles, de leurs représentants syndicaux et des citoyens européens : la reconnaissance d’une exception agricole, d’une exclusion du secteur agricole des accords de libre-échange et l’indispensable besoin d’une coopération basée sur des objectifs partagés. Bref, sortir l’agriculture et l’alimentation de la concurrence mondialisée. C’est aussi en ce sens que j’ai contribué à la rédaction et à la diffusion du Manifeste pour la PAC de mon groupe de la GUE-NGL. De manière pédagogique et précise, nous y développons une vision alternative d’une agriculture paysanne permettant une souveraineté alimentaire. Cette souveraineté alimentaire est indissociable de l’invention d’une démocratie alimentaire sociale. Ce thème a fait l’objet d’une étude que j’ai commandée au Groupement de l’Agriculture Bio des Hautes Pyrénées (GAB65) et qui entend contribuer à notre réflexion collective. Mettre fin aux négociations ou ratifications en cours d’accords de libre-échange, interdire la spéculation sur les productions agricoles, mettre en œuvre des outils efficaces pour garantir les revenus : voilà quelques exemples des propositions concrètes que j’ai défendu dans l’enceinte européenne, y compris en séance plénière sur des thèmes aussi variés que l’élevage de canards ou la nécessaire protection des abeilles.

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Défendons et développons nos services publics

Quatrième paquet ferroviaire qui a donné lieu à la réforme de la SNCF, troisième directive postale, multiples paquets Énergie… Les initiatives européennes de libéralisation se multiplient depuis les années 1990. Avec mon groupe au Parlement européenn, la Gauche Unie Européenne / Gauche Verte Nordique, nous avons décidé d’initier une recherche européenne confiée à des experts universitaires. Elle concerne 3 secteurs – les transports ferroviaires, l’électricité et les services postaux – dans 4 États membres – la France, l’Allemagne, l’Espagne et la Slovaquie. Les grands chiffres de l’étude :

  • En Espagne a été constatée une augmentation des prix de l’énergie de 87 % au cours des 15 dernières années ;
  • 14% à 26% des ménages seraient en situation de précarité énergétique en Allemagne et en 2014 ;
  • Alors qu’il existait encore 29 000 bureaux de poste en 1983 sur le territoire de l’ancienne République Fédérale Allemande, il n’en existe aujourd’hui plus que 13 000 ;
  • En France, le transport ferroviaire se dégrade tant de manière quantitative que qualitative.
Nous avons engagé cet audit au printemps 2017 alors même qu’en France les cheminots entraient dans un bras de fer avec le gouvernement quant à leur statut. Avec eux, nous disions que la directive de libéralisation du rail n’impliquait pas en soi la réforme Macron et les reculs salariaux prévus pour le secteur. Dans notre esprit, il n’était pas question d’exonérer l’Union Européenne de son orientation libérale mais de replacer la responsabilité de chacun, États, UE et de désigner les bons terrains et les échelles pertinentes pour développer les rapports de force. Cette étude nous permet aujourd’hui de disposer d’un véritable retour d’expériences. Elle répond au besoin une relance des services publics pour répondre à l’urgence sociale et démocratique de notre pays comme de l’Europe : 9 millions de pauvres en France, et selon les derniers chiffres disponibles 87 millions de personnes dans l’UE, soit 17% des Européens. Le combat ne fait que commencer. Une étude que l’on peut retrouver en intégralité sur mon site : http://mariepierrevieu.fr/audit-comment-ils-assassinent-nos-services-publics/

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Pour comprendre le Brexit !

Le Brexit, abréviation de British Exit, désigne la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Décidé par une majorité de 52% de Britanniques au référendum de juin 2016, il ne devrait être effectif que d’ici au 31 octobre 2019, après deux ans de négociations complexes entre le pays et les vingt-sept autres Etats membres. Si un accord général a été trouvé avec le gouvernement conservateur de Theresa May en novembre 2018, le blocage est total à la Chambre des communes. L’assemblée parlementaire britannique, très divisée entre pro- et anti-Brexit mais aussi entre droite et gauche, rejette cet accord, ainsi que toute proposition alternative (sortie sans accord, instauration d’une union douanière permanente, organisation d’un second référendum, annulation pure et simple du Brexit…). Afin d’éviter une sortie sans accord, la Première ministre a donc demandé au Conseil européen de reporter la date butoir de fin des négociations, qui a été fixée au 31 octobre. Le Royaume-Uni devra donc participer, sauf en cas de vote sur l’accord d’ici là, aux élections européennes du 23 mai. Les conséquences politiques du Brexit pour l’Union européenne sont difficiles à prévoir. Pour certains, la sortie du Royaume-Uni est une catastrophe : de fait, l’Union européenne perd l’une de ses trois grandes puissances, sur le plan économique, diplomatique ou militaire. Ce départ signifie aussi la perte sèche d’un des plus gros contributeurs au budget communautaire. Si le Royaume-Uni a accepté de verser une cinquantaine de milliards d’euros au budget européen (un montant qui correspond aux engagements de Londres jusqu’à la fin du cycle budgétaire en 2020), certains pays conservateurs européens y voient l’opportunité de réduire d’autant le prochain budget 2021-2027. Une autre conséquence importante porte sur la libre circulation des personnes, en particulier pour l’Irlande qui partage sa seule frontière terrestre avec le Royaume-Uni et se retrouverait particulièrement isolée en cas de rétablissement des postes douaniers entre les deux pays. Par ailleurs, les affrontements communautaires apaisés en 1998 ne doivent en aucun cas ressurgir. Les Européens ont donc négocié dans l’accord un garde-fou qui éviterait en dernier ressort la réinstauration d’une frontière physique entre les deux Irlande en maintenant provisoirement tout le Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE (c’est ce qu’on appelle le « backstop », ou « filet de sécurité »). Il n’y a pas qu’avec l’Irlande que l’Angleterre a vu ses relations se détériorer. Le gouvernement écossais, indépendantiste et europhile, a annoncé solennellement son souhait d’organiser un vote d’indépendance. Tout l’enjeu est donc de mettre en balance le nécessaire respect de la souveraineté populaire britannique, les aspirations des différents peuples qui composent le pays, l’impératif de paix entre communautés en Irlande et nos ambitions de justice sociale et fiscale pour le continent. D’abord et avant tout, les Britanniques doivent eux-mêmes décider du modèle de société auquel ils aspirent. La balle est dans leur camp.

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Ils/Elles soutiennent la liste de l’Europe des gens !

Le lundi 6 mai dernier, sous la coupole de l’Espace Niemeyer à Colonel Fabien à Paris, le comité national de soutien à la liste l’Europe des gens conduite par Ian Brossat a organisé une soirée conviviale, fraternelle et de mobilisation autour de nos candidates et candidats. Et il y avait du beau monde !

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