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Milán Füst – La vie éternelle

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Milán Füst – La vie éternelleL’incendie appelle la fuite,
les voleurs une course au loin.
Lame agile tue l’assassin
que la foule enterre à l’automne.
Les ombres de la nuit
chassent le doux soleil.

Aïe ! Tu n’as pas ta propre fuite
sur la terre ni en dessous.
Antique énigme de ton cerveau,
ton propre compagnon pour toujours,
tu es la veilleuse de ta tombe…
Aïe ! Tu es ton triste amour,
l’ermite éternel de ta vie.

Homme, pécheur, triste aventure,
j’ai médité sur ton sort :
sauvé dans un cercle d’amis,
caché dans un giron de femme,
terré dans la fosse tombale
tu es serpent puis oiseau.

Tu descends dans la terre tombale,
même plus bas, plus bas que la tombe.
En vain tu t’envolerais.
Pour toi pas de mort éternelle.

*

Örökélet

Tűzvész elől van menekvés,
Rablók elől futhatsz messze,
Orgyilkost öl fürge kés,
Hogy őszi nap víg nép temesse,
S az éjszakának árnyait
Elűzi édes napsütés:

De jaj, magadtól menekvésed
Nincs e földön s föld alatt!
Magad vagy elméd ős-talánya,
Örökre társad, síri mécsed…
S jaj, bús szerelmed vagy magad… –
És életed örök magánya…

Ember, bűnös, bús kalandor,
Eltünődtem sorsodon:
Menekűlsz baráti körbe,
Elbujsz dús asszonyi ölbe,
Búvol a síri gödörbe…
Kígyó vagy te, majd madár…

Bizony, lemégy a síri földbe
S még alább, a sír alá is
Mindhiába szállanál:
Számodra nincs örök halál.

***

Milán Füst (1888-1967)Choix de poèmes (Pierre-Jean Oswald, 1971) – Traduit du hongrois par Isabelle Vital et Pierre della Faille.


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