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Oxalate, de René-Marc Jolidon

Publié le 04 juin 2019 par Francisrichard @francisrichard
Oxalate, de René-Marc Jolidon - [...] Ma vie n'a pas manqué de sel: elle a simplement manqué d'oseille. - [...] Le sel de l'oseille, c'est l'oxalate.

Fred enseigne la biologie dans un lycée à deux cents kilomètres de là. Quand Lorenzo lui fait cette déclaration sur le sel et l'oseille, il lui répond tout-à-trac avec son côté biologiste, sans se faire comprendre.

Cela fait dix ans que Fred et Lorenzo ne se sont vus. Fred rend visite à Lorenzo à l'hôpital où il est en train de vivre ses derniers jours. C'est Alice, l'infirmière belge, qui l'a informé de son souhait de le revoir.

En fait Lorenzo n'est sorti de prison que pour mourir à l'hôpital. Il est atteint par le crabe. Il sait qu'il ne s'en sortira pas. Mais, avant de partir, il veut laisser à Fred en héritage les cahiers qu'il a remplis.

Oxalate, basé en partie sur ces cahiers, est le récit de la vie de ce paria. Quand vous êtes condamné à la prison, vous ne pouvez être qu'un paria, surtout si vous ne dites rien pour en dissuader les autres.

La vérité va s'avérer tout autre. Alice aimerait en savoir davantage sur son patient. Fred, qui n'est pas insensible aux charmes de la Belge, lui raconte qui est Lorenzo après qu'elle a fini son service.

Dans un HLM de la périphérie de Delémont, habitent Lorenzo et sa mère, et leurs voisins, les Fonzo, qui ont trois enfants, Gabi, Luigi et Angelo: Tout le quartier pense que Gabi est l'amoureuse de Lorenzo ...

Le fils unique du concierge s'appelle Pierre-Paul: Pied-de-poule pour tous les enfants du quartier. Il a l'âge de Gabi et de Lorenzo. Son statut de fils du concierge le place du côté des ennemis potentiels.

Fred et Lorenzo se sont connus par Gabi, dont la beauté ne laissait pas Fred indifférent: Pour aimer, on a besoin de cran ou de mesure, pas d'échelle. Sauf celle qui permettra d'accéder à son lit trop haut perché.

L'histoire de Lorenzo se tisse à partir des liens qu'il entretient avec tous ces personnages et des drames dont ils sont acteurs, témoins ou victimes. Et pose notamment la question essentielle de la liberté:

La liberté, c'est une notion très difficile à définir. Le dictionnaire dit que c'est une absence de contraintes. Ridicule. a voudrait dire qu'elle ne peut jamais exister , dit le prisonnier Lorenzo en fin de vie.

Et la question essentielle du sens de la vie:

Fred pense que tous les humains sont des gladiateurs quelque part un jour ou l'autre de leur existence. Des soldats à la solde de maîtres obscurs qui les poussent hors de leur cage pour entrer dans l'arène où une foule en délire et avide du sang des autres attend que le plus fort d'entre eux tue le plus faible...

Francis Richard

Oxalate, René-Marc Jolidon, 264 pages, Les Editions Romann

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