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Goldberg(s) " Family Business "

Publié le 22 juin 2019 par Assurbanipal

Album sorti le 17 juin 2019

Concert de sortie à Paris au Sunside mardi 9 juillet 2019 à 21h

Michel Goldberg: saxophones soprano (3, 7, 12) et ténor (le reste)

Dexter Goldberg: piano

Lectrices saxophonistes, lecteurs pianistes, je vous ai déjà chanté les louanges d'un duo saxophone & piano amical et crépusculaire, " People Time " qui unissait Stan Getz & Kenny Barron. J'aurais aussi pu vous chanter l'album " Dream Time " avec le duo Barney Wilen & Alain Jean-Marie.

Il s'agit cette fois d'un duo familial entre Michel (le père) et Dexter Goldberg (le fils). Les chrétiens fervents ne manqueront pas de chanter la présence de l'Esprit saint tant les deux se parlent et se comprennent.

Comme Bernard Jean dit Barney Wilen, Michel Goldberg est né d'un père Juif américain et d'une mère française. Comme Barney, il joue du saxophone. Par contre, Michel mène une vie plus sage. Il n'a pas d'autre addiction que le saxophone à ma connaissance. Pédagogue réputé (sa méthode de saxophone fait autorité), il vénère tellement Dexter Gordon (1923-1990) qu'il a prénommé son fils Dexter. Dexter Gordon dont un des albums majeurs se nomme " Daddy plays the horn " . Il est vrai qu'en argot noir américain un daddy ce n'est pas seulement un papa, c'est aussi un amant. Je vous laisse donc deviner, lectrices saxophonistes, lecteurs pianistes, le sous-entendu érotique de " Daddy plays the horn ".

Revenons au sujet. En plus d'être musicien et pédagogue, Michel Goldberg est aussi mari, père et grand-père. " Le père de famille est le dernier aventurier des temps modernes " (Charles Péguy). Michel a lancé son fils Dexter dans l'aventure du Jazz mais au piano.

J'ai déjà proclamé urbi et orbi les louanges du père, Michel Goldberg. Puis celles du fils, Dexter Goldberg. Me voici à remercier l'Esprit qui les unit sur cet album.

Que jouent ils? Des standards américains en hommage au père de Michel, Harry Goldberg. En commençant par une version savoureuse d'un classique. " Stardust " (1) qui met d'emblée la barre très haut. En hommage à sa mère, Colette, quelques chansons françaises malheureusement nommées en anglais. " La belle vie " de Sacha Distel devient " The good life " (8). Certes, c'est sous ce titre que Frank Sinatra la chantait mais quand même. " La chanson de Maxence " de Michel Legrand dont Michel Goldberg fut saxophoniste de l'orchestre devient " You must believe in spring " (11) titre sous lequel Tony Bennett la chante. Par contre, " Syracuse " d'Henri Salvador reste " Syracuse " (6), la ville de Sicile, d'Archimède et de son principe, pas celle de l'Etat de New York.

Ils jouent aussi des compositions plus rares comme le magnifique " Sail away " (4) de Tom Harrell qui vous emporte en mer (Michel Goldberg vit à Saint-Malo, beau port de mer) et un " I'll be Ok " (3) de Dexter Goldberg qui fait écho au " I am all right, I am okay " que Stan Getz jouait dans " People Time ", à 3 mois de sa mort d'un cancer. Ainsi qu'un " Springtime for Hitler " de Mel Brooks (10), chanson satirique sur un air joyeux. A un journaliste qui lui demandait: " Comment pouvez vous faire rire avec Hitler alors que vous êtes Juif ? ", Mel Brooks répondit: " Cet homme a fait assez de mal à mon peuple. J'ai le droit de gagner de l'argent sur son dos ".

Comment jouent-ils cette musique? Joyeusement. Dans un dialogue commencé dès la naissance de Dexter et qui se poursuit dans cet album. Dans la joie de la transmission et le plaisir du partage comme entre Henri Texier, le père, (contrebasse) et Sébastien Texier, le fils (saxophone alto, clarinettes).

La flamme du Jazz ne s'éteint pas puisque la nouvelle génération se met aussi à l'ouvrage. Mel, le petit-fils de Michel, le fils d'Audrey et le neveu de Dexter Goldberg, 2 ans en 2017 lors de l'enregistrement, est l'auteur du dessin qui orne le CD et du chant qui inspire à son grand-père un " Blues for Mel " final (n°13) qui porte bonheur à tous ses auditeurs.

Le dialogue des Goldberg père et fils se poursuivra sur scène, en duo et en quartet, à Paris, au Sunside, mardi 9 juillet 2019 à partir de 21h. A savourer sans modération.


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