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Que tout soit à la joie, Emmanuelle de Boysson

Par Antigone

Que tout soit à la joie, Emmanuelle de Boysson

Les romans de juin sont sortis cette année en toute discrétion sur les réseaux, tant le battage sur la rentrée littéraire a été fort et précoce… Que tout soit à la joie est de ces romans qui sont sortis en juin, et quel dommage de passer à côté ! Avec sa couverture bien intrigante, à la fois précieuse et surannée, très jolie, je me demandais pour autant de quoi il pouvait bien parler. Nous sommes dans les années 70, Juliette est étudiante sur Paris. Solange Dumontel, une vieille amie de classe de sa mère, a invité la jeune-fille à un goûter-dîner avec ses enfants. Mis à part une cousine, ses grands-parents et son oncle Paul, elle ne connaît personne sur la capitale. Elle accepte donc avec curiosité cette rencontre. Le fils aîné, Jean-Michel, est à Polytechnique. Grand charmeur, il séduit immédiatement Juliette, comme toute la cour des demoiselles qui gravite autour de lui. Elle décide alors, dans l’innocence de sa jeunesse, et son envie de vivre quelque chose d’enthousiasmant,  qu’elle est amoureuse. Mais d’autres événements vont bouleverser sa vie, le décès brutal de son grand-père, puis de son oncle tant aimé. Cet ecclésiastique respecté a été retrouvé mort chez une prostituée. Le scandale est énorme et éclabousse toute la famille, persuadée elle que le religieux n’a été surpris que dans une de ses nombreuses œuvres de charité. Le temps passe. Juliette se marie et a des enfants, navigue entre envies d’écriture, de théâtre, et son travail temporaire de formatrice pour adultes. Un jour, lui est donnée enfin l’opportunité d’écrire sur cet oncle, de mettre à jour une vérité qui lui rendrait hommage… mais c’est compter sans l’opposition de sa famille maternelle et les silences de ceux qui savent. J’ai beaucoup aimé cette première plongée dans l’univers un peu feutré et particulier des grandes familles dans laquelle Juliette a du mal à trouver sa place, puis ensuite son parcours de jeune-fille amoureuse, de mère débordée, de femme déterminée à vivre son rêve, et son travail d’écrivain en butte aux difficultés du milieu. Un roman qui a su réveiller mes souvenirs de jeunesse étudiante, mais aussi m’émouvoir, avec son écriture personnelle et fraîche, délicatement séduisante.

« Je suis un être émerveillé », écrit oncle Paul. J’aimerais qu’il me transmette l’ardeur. Les noms des présidents de la IIIe, de la IVe ou de la Ve République, je les aurais oubliés l’an prochain. Sciences Po, pourquoi ? Cette nuit, j’ai encore rêvé de Jean-Michel. J’étais sous un grand sapin. Maïté me remettait un grand paquet. A l’intérieur, une robe rouge et une lettre de lui : il me disait qu’il m’aimait, qu’il m’attendait. Comment le chasser de mon esprit ? On dirait qu’il s’est glissé dans chacune des cellules de mon crâne. »

Editions Héloïse d’Ormesson – juin 2019

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

Une autre lecture chez… Agathe the book


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