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[Critique] Crawl

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Crawl

[Critique] Crawl
Quand un violent ouragan s’abat sur sa ville natale de Floride, Hayley (Kaya Scodelario) ignore les ordres d’évacuation pour partir à la recherche de son père porté disparu (Barry Pepper). Elle le retrouve grièvement blessé dans le sous-sol de la maison familiale et réalise qu’ils sont tous les deux menacés par une inondation progressant à une vitesse inquiétante. Alors que s’enclenche une course contre la montre pour fuir l’ouragan en marche, Haley et son père comprennent que l’inondation est loin d’être la plus terrifiante des menaces qui les attend…

Après avoir quelque peu délaissé l’horreur lors de ses derniers films, Alexandre Aja revient à ses premières amours avec Crawl, un survival mordant qui, de par son récit extrêmement resserré, offre un moment de cinéma particulièrement prenant. Avec une durée de 88 minutes et une tension pratiquement omniprésente, le long-métrage se vit effectivement à fond, sans réelle possibilité de reprendre son souffle. Une efficacité à toute épreuve qui s’accompagne également d’un relatif sérieux dans l’installation des enjeux. Contrairement à certaines de ses réalisations précédentes (Piranha 3D notamment), le réalisateur français ne verse pas ici dans l’humour grotesque, conférant au contraire à son histoire une tension dramatique de tous les instants. Alors certes, l’histoire en elle-même n’évite pas plusieurs ficelles pour garantir son évolution, pas plus que les personnages n’esquivent les décisions stupides inhérentes au genre, mais il n’empêche que l’ensemble s’avère en définitive de très bonne facture. Même la relation père-fille développée en filigrane trouve dans l’évolution narrative un bel écho, permettant ainsi de s’attacher suffisamment aux protagonistes que pour se soucier de leur sort.

[Critique] Crawl
Côté technique, le film tire aussi son épingle du jeu avec, d’une part, des effets spéciaux franchement réussis, et d’autre part, une mise en scène inspirée exploitant notamment à merveille le terrain de jeu (l’ensemble de la maison). Si on pourra légitimement reprocher au cinéaste le manque de spatialisation des séquences se déroulant dans la cave, il s’accommode en effet brillamment des autres pièces de l’habitation, délivrant au passage de nombreuses scènes anxiogènes. Les spectateurs les plus exigeants pointeront, bien sûr, les quelques invraisemblances qui composent le scénario, mais elles n’entachent en rien le plaisir de visionnage, le long-métrage proposant en fin de compte un formidable cocktail d’action, de tension et même d’émotion. A travers son joli duo d’acteurs, le film affiche effectivement une belle sensibilité. Une sensibilité qui grandit en même temps que les personnages se dévoilent et que la menace s’amplifie. L’occasion de saluer les performances convaincantes de Kaya Scodelario et Barry Pepper, deux comédiens qui n’occupent pas forcément toujours le devant de la scène, mais qui ne sont vraiment pas dénués de talent.

Avec Crawl, le réalisateur français Alexandre Aja signe donc une série B d’excellente facture, tout à la fois sensible, prenante et anxiogène. Un film de survie éprouvant qui se laisse, certes, aller à quelques facilités, mais qui affiche aussi une belle tension dramatique, amplifiée par les interprétations habitées de Kaya Scodelario et Barry Pepper. Une proposition estivale séduisante en définitive !


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