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Construire plus vert, simple tendance ou réelle préoccupation ?

Publié le 25 juillet 2019 par Franckbaty @Bouygues_C
Construire plus vert, simple tendance ou réelle préoccupation ?

Béton décarboné, ceci n’est pas un oxymore

Le béton est présent partout autour de nous, dans 90% des bâtiments et infrastructures. Si cette ressource universelle n’est pas en reste, de nouveaux matériaux de construction décarbonés, c’est-à-dire moins ou pas du tout émetteur de CO2 ont fait leur apparition en tant que matériaux de construction. On connaît bien évidemment le bois, ou les matériaux biosourcés comme les bétons de chanvre, de lin… .

Mais, pour bien comprendre ce qu’est le « béton décarboné », il convient d’abord de rappeler la composition du béton traditionnel et son impact sur l’environnement.

Le béton est composé majoritairement de ciment, sa matière première, puis de granulats, d’eau et d’adjuvants. Le ciment est à lui seul, responsable de 5% des émissions du CO2 mondial. Ce pourcentage significatif s’explique de deux manières :

  • Le ciment est fabriqué à partir d’un mélange finement broyé de roches (calcaire, argiles, sable) qui est cuit dans un four pendant 18h à 1450°C. La consommation d’énergie nécessaire pour brûler ce mélange émet du C02.
  • La décarbonatation de la roche pendant la cuisson. « La roche se comporte comme un arbre, pendant toute sa durée de vie, elle stock du CO2 et lorsqu’elle est brûlée, elle relâche tout ce C02 » métaphorise David Guglielmetti, Directeur du développement chez HGCT (Hoffmann Green Ciment Technologie)

L’enjeu carbone amène donc les acteurs de la construction à mener une réflexion sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre dans la fabrication du béton.

C’est le cas de l’entreprise Hoffmann Green Ciment Technologies (HGCT), qui a récemment signé un partenariat avec Bouygues Construction, sur une technologie innovante : H-EVA (lien hypertexte vers site Hoffman) basée sur un modèle sans cuisson donc sans décarbonatation, et donc sans émissions de CO2 des combustibles ce qui permet de réduire par 5 l’empreinte carbone par rapport à un ciment traditionnel.

David Guglielmetti croit en l’innovation disruptive en matière d’environnement et à l’effet de levier qu’elle peut provoquer pour réduire fortement l’empreinte carbone. « La nécessité impérieuse d’évoluer vers une société décarbonée pour répondre aux engagements pris dans le cadre des accords de Paris exige un réel changement de paradigme que seules des technologies disruptives peuvent amener. »

Le modèle économique se transforme et insuffle une prise de conscience pour les entreprises du BTP : rendre les constructions plus durables ou mieux recyclés pour le confort de tous, dans une démarche d’économie circulaire.

Economie circulaire : Donner une seconde vie aux déchets

Recyclage des déchets et valorisation des matériaux, sur chacune de ces composantes la construction doit montrer l’exemple.

79% des déchets non dangereux sont valorisés en France par le secteur du BTP. C’est 9% de plus que ce que le Code de l’environnement* exige.

La notion d’économie circulaire exige une profonde modification dans la manière d’agir des entreprises et acteurs économiques. Si certaines résistances règlementaires, organisationnelles, techniques ou encore économiques se font entendre, des initiatives émergent toutefois. Des startups conçoivent des plateformes digitales au service de l’économie circulaire. Par exemple :

Hesus, partenaire d’entreprises du BTP dont Bouygues Construction fait partie, met en œuvre des solutions qui permettent d’évacuer, de gérer et de valoriser les matériaux et déchets sur chantiers. Cette startup a notamment développé la plateforme Hesus store, qui propose l’échange de terres entre chantiers.

Autre exemple : Ecodrop, propose un service de collecte de déchets sur les chantiers.

De leur côté, les collectivités et grands groupes testent des démonstrateurs visant à construire les filières de réemploi et recyclage des matériaux.

A deux pas de la station RER de Bagneux, Bouygues Immobilier expérimente le potentiel et les contraintes de la déconstruction sélective, sur un ancien site industriel. Ce grand projet urbain de déconstruction et réhabilitation vise à transformer le site en un programme de logements et bureaux avec pour ambition le recyclage de 80% des matériaux de chantier.

Dans cette même démarche, Eurovia et Vinci Autoroutes ont réalisé la première section d’une « autoroute 100 % recyclée », longue d’un kilomètre.

Pour atteindre les objectifs de réduction d’impact des 228 millions de déchets générés par le BTP en 2019, les acteurs du secteur doivent continuer leur effort pour un avenir plus durable.

* Article L 541-1, alinéa 6-

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